Près d'Auxerre, le bois de Rouvray s'apprête à livrer peut-être de nouveaux secrets alors que de nouvelles recherches doivent être menées, ce lundi 26 mai, dans le "cimetière d'Emile Louis", ce tueur en série, mort en 2013 à 79 ans. C'est dans ce petit bois que deux de ses victimes ont été retrouvées au début des années 2000. Une partie de la zone a déjà été fouillée par les gendarmes, à l'automne dernier, sans succès. Les recherches vont reprendre avec 400 gendarmes mobilisés pour tenter de trouver une potentielle huitième victime de celui qu'on a surnommé le boucher de l'Yonne.
En 2018, des chasseurs avaient découvert un morceau de crâne dans le bois de Rouvray, connu en effet dans la région comme le cimetière d'Emile Louis. La justice a mis cinq ans à identifier ce bout d'os. Il appartient à Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, une mère de famille qui s'était vue retirer la garde de ses 10 enfants.
Jacques Ponce avait 8 ans lorsque sa mère a disparu il y a tout juste 50 ans, il a tout de suite pressenti qu'il lui était arrivé quelque chose. "Elle ne nous aurait jamais abandonnés comme elle nous a abandonnés. C'est-à-dire qu'on a été placés, effectivement, mais elle venait nous voir régulièrement et en 76, plus personne. J'ai eu un ressenti, il a quelque chose qui est parti de moi", raconte-t-il.
"C'est comme un cordon ombilical. Du jour au lendemain, il y a quelque chose qui m'a traversé l'esprit en me disant : 'Ça y est tu ne verras plus ta mère'", confie Jacques Ponce qui espère maintenant que le reste du corps de sa mère sera retrouvé et qu'il pourra l'enterrer dignement.
Ce bois qui est situé à 20 km d'Auxerre est susceptible d'abriter d'autres victimes d'Émile Louis. Difficile d'accès, peu entretenue, cette parcelle se trouve être à quelques minutes à peine du domicile du prédateur. Deux corps y ont été trouvés sur ces indications. L'ancien chauffeur de car a été condamné en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour les assassinats de sept jeunes filles. Cinq d'entre elles n'ont jamais été retrouvées.
"À l'époque, on avait retrouvé deux corps et on avait retrouvé des centaines de vêtements de jeunes filles, des blouses, des valises avec les étiquettes détachées. Il ne s'était jamais expliqué là-dessus, pourquoi Émile Louis avait enterré en même temps tous ses vêtements. Donc il y a encore des secrets à trouver sur place", assure Maître Didier Seban, avocat des familles des disparus de l'Yonne. Les fouilles pourraient donc même permettre de trouver d'autres victimes non identifiées.
Les disparus de l'Yonne, c'est aussi l'affaire du dysfonctionnement de la justice dans ce département. Une inspection des services judiciaires en 2001 a pointé une série de négligences. Pierre Monoir, fondateur de l'association de défense des handicapés de l'Yonne, y voit aussi un désintérêt lié à la condition de ces jeunes femmes.
"Compte tenu que c'était des gens qui étaient complètement transparents et inconnus de tout le monde, puisque c'était des jeunes filles de la DAS, c'est de la chair à canon, moi j'appelle ça. De la chair aux prédateurs, parce qu'ils n'ont aucun moyen de se défendre. Ça fait 33 ans que je bataille contre les institutions pour essayer déjà de montrer que ces jeunes filles ont existé", explique-t-il.
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