Edwy Plenel agressé : Maïwenn s’explique, "Mediapart" réplique

Maïwenn s’est justifiée pour la première fois sur son agression sur Edwy Plenel, le cofondateur de Mediapart, dans une interview accordée dimanche au JDD. La cinéaste, qui a reconnu les faits, n’avait jusqu’ici pas donné les raisons de ce geste. "Je ne reproche pas à Mediapart les enquêtes qu'ils ont menées concernant Luc Besson. Je leur reproche ce qu'ils m'ont fait à moi", lance Maïwenn, à propos de l’enquête de Mediapart sur des accusations de viol contre Luc Besson, son ancien mari et père de sa fille. 

La réalisatrice et actrice assure qu'elle a rencontré une journaliste du média d’investigation en ligne fin 2018, lui disant qu’elle ne veut pas "prendre la parole". Mais, début 2021, Mediapart publie "un article avec des bouts de (son) audition" faite en juin 2020 devant la police judiciaire. "C'est un cataclysme. (...) J'ai ressenti un viol moral", souligne Maïwenn. "Si rien ne justifie que l'on s'en prenne à un journaliste, rien ne justifie que l'on viole l'intimité d'une femme", ajoute-elle encore. "Edwy Plenel se sert de MeToo comme d’un bouclier. Il n’est ni l’inventeur du mouvement ni son incarnation", estime-t-elle.

Edwy Plenel avait déposé en mars une plainte contre la comédienne et réalisatrice pour cette agression. Le journaliste accuse Maïwenn d'avoir surgi à sa table alors qu'il dînait dans un restaurant du XIIe arrondissement de Paris, de l'avoir saisi par les cheveux avec violence, lui renversant la tête en arrière. Elle aurait ensuite esquissé un crachat sur son visage.

Mediapart dénonce des "mensonges"

Mediapart a aussitôt répliqué, dans un billet de blog en libre accès paru dimanche 11 juin. "Nous ne sommes pas dupes", écrit le média, qui dénonce des "contresens" et des "mensonges". Dans le JDD, Maïwenn critique vivement un article de 2021, intitulé "Affaire Luc Besson : une instruction à trous". Une analyse contestée par Mediapart : "Sur les 13.700 signes qu’il contient, seuls 1.800 portent sur les éléments que la réalisatrice a livrés à la justice dans le cadre de l’enquête préliminaire visant Luc Besson." "Son audition avait été révélée par de nombreux médias plusieurs mois auparavant (dans Paris Match, Le Point, Madame Figaro, dans la presse people)", ajoute le média d’investigation.

"Comment oser alors parler de 'viol moral' comme le fait Maïwenn dans le JDD ? Et pourquoi l'énoncer aujourd’hui à propos de Mediapart et pas des autres médias, deux ans après ?", se demande le média. Mediapart évoque également deux échanges avec la réalisatrice en 2018, d’une heure puis de 3h30, dont le contenu n’a jamais filtré. 

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La Cour de cassation rendra le 21 juin sa décision concernant les accusations de viol contre Luc Besson, qui ont fait l'objet d'un non-lieu, confirmé en appel, formulées par l'actrice Sand Van Roy. Le réalisateur a toujours clamé son innocence.