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- ÉDITO - Pierre Palmade : "C'est la grande braderie des peines de prison", lance Isabelle Saporta
ÉDITO - Pierre Palmade : "C'est la grande braderie des peines de prison", lance Isabelle Saporta
Un délibéré de la cour d'appel de Bordeaux a donc accordé à Pierre Palmade un aménagement sous bracelet électronique de sa peine de prison ferme.
Au total, Pierre Palmade, condamné à cinq ans de prison dont deux ferme, n'aura passé que quatre mois derrière les barreaux. Quatre mois seulement pour avoir provoqué un accident gravissime parce qu'il était drogué jusqu'aux yeux, qu'il avait un petit creux après avoir fait la fête et que sans trop y penser, il a pris sa voiture et ravagé la vie des 3 personnes qui étaient dans le véhicule qu'il a percuté.
Un homme de 38 ans, son fils de six ans et sa belle-sœur de 27 ans qui a perdu l'enfant qu'elle portait. C'est désormais la grande braderie des peines de prison. Moins 30%, moins 40%, moins 50% sur votre peine, on déstocke parce que les prisons débordent et que la place de prison de Pierre Palmade est plus utile pour enfermer un narcotrafiquant ou un meurtrier.
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est un responsable de la pénitentiaire. On en est là à choisir entre les coupables qui méritent d'être gardés en prison ou pas. De toute manière, entre ce que le législateur prévoit dans la loi, le jugement prononcé par les juges qui l'interprètent pour individualiser les peines, le juge d'application des peines qui fait une nouvelle ristourne sur la sentence, les réductions de peines automatiques ou individualisées, on en arrive à ça. Cinq ans de prison qui se transforment en quatre mois effectifs et la vérité, c'est que plus rien n'a de sens.
Il ne faut pas s'étonner que l'État de droit s'effrite.
Isabelle Saporta
Il y a sûrement toutes les bonnes raisons du monde pour que les peines prononcées ne soient jamais effectuées. La réinsertion, les prisons qui débordent. Sauf que toutes ces bonnes raisons mises bout à bout aboutissent à des situations insupportables.
On dit quelque chose et on fait autrement. On dit cinq ans de prison, puis finalement c'est quatre mois aménagés avec un bracelet. Dans un monde où les peines prononcées ne sont jamais effectuées, il ne faut pas s'étonner que l'État de droit s'effrite et que plus personne ne croit en l'autorité.
