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Drame de Montreux : hypnose, emprise... Comment expliquer qu'une famille entière se soit jetée du 7e étage ?

PODCAST - En mars 2022 à Montreux (Suisse), cinq membres d'une même famille se donnent la mort en sautant du 7ème étage de leur appartement, sans un bruit. Leur chute, aussi mystérieuse que soudaine, a soulevé de nombreuses interrogations.

Cette photographie montre l'immeuble où cinq personnes ont sauté de leur appartement à Montreux, en Suisse.

Crédit : FABRICE COFFRINI / AFP

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D'abord la tante, ensuite la mère, puis la fillette et le fils, et en dernier le père... C'est dans cet ordre que cinq membres d'une même famille se sont défenestrés du septième étage de leur immeuble, le 24 mars 2022 sur les rives du Lac Léman à Montreux (Suisse). Tous se sont donnés la mort sans aucun bruit, dans une discrétion glaçante.

Leur entourage est formel : rien ne laissait présager une telle tragédie. Au fil de l'enquête, les pistes criminelles sont petit à petit écartées, notamment celle d'un quintuple meurtre. Ce jour-là, personne n'a pénétré dans le domicile de la famille, et les autopsies sont claires : aucun des membres de la famille n'a été contraint ou forcé physiquement de sauter.

Après le drame, les enquêteurs retrouvent, dans les téléphones des membres de la famille, des conversations évoquant clairement le passage à l'acte. Plusieurs semaines, peut-être même plusieurs mois avant, tout le monde savait ce qu'il devait et allait faire.

"C'est inconcevable d'imaginer qu'un adolescent de 15 ans et qu'une fillette de 8 ans sautent d'eux-mêmes d'un balcon du 7ème étage et mettent fin à leur jour ainsi. Même si, physiquement, ils l'ont fait, c'était certainement sous une forme de contrainte psychologique de la part des parents", explique Sami Zaïbi, premier journaliste à s'être rendu sur les lieux le jour du drame.

Si physiquement ils l'ont fait, c'était certainement sous une forme de contrainte psychologique

Sami Zaïbi

Cette famille aurait-elle été manipulée ? Soumise à l'hypnose ? Une thèse plausible pour l'ex-compagnon d'une des victimes. La tante, ophtalmologue, la pratiquait parfois lorsque l'anesthésie sur ses patients ne marchait pas. "On ne pourrait pas amener une personne sur le bord d'un immeuble, la mettre dans un état hypnotique et lui dire 'saute dans le vide'. Les mécanismes de survie sont toujours en éveil, et même plus actifs que dans un état d'éveil normal", nuance l'hypnothérapeute Christophe Marquis.

Si l'acte sous hypnose apparaît ici impossible, une autre théorie émerge : l'emprise d'un gourou aurait-il pu conduire la famille cette issue fatale ? "La famille imaginait vraisemblablement que ce saut était une sorte de départ vers un autre monde, mais pas un monde de mort", explique Vincent Derouand, porte-parole du ministère public du canton de Vaud.

Mais qui aurait bien pu manipuler cinq personnes ? Petit à petit, un profil dans cette famille va intriguer les enquêteurs, celui de Nasrine, la mère de famille, qui semblait cacher de lourds secrets et des croyances étonnantes. Et si le gourou était au sein-même du foyer ?

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