Double infanticide à Drouville : ce que disent les différentes expertises psy de la mère condamnée dans cette affaire

Le 15 février 2022, à Drouville (Meurthe-et-Moselle), marque la date d’un sombre infanticide. Ce jour-là, Ingride Van der Kellen, 35 ans, décide de tuer ses deux enfants, Emma (2 ans et demi) et Edwin (9 mois) au sein de son véhicule. La mère de famille n'aurait pas supporté la décision de son compagnon, Jean, de mettre fin à leur relation.

Le jour du crime, Van Der Kellen, dépressive depuis plusieurs mois, s'était fait interpeller au volant par les gendarmes avec un taux d'alcool de 0,40 mg/l, supérieur à la limite autorisée de 0,25 mg/l. En février 2022, quelques jours avant le drame, elle consulte un psychiatre qui lui prescrit des antidépresseurs, mais décide de ne pas les prendre, car elle est en période d'allaitement.

Les experts psychiatres la décrivent notamment comme une femme à la "personnalité borderline" et "affectivement dépendante". Au cours de le l'enquête, la principale accusée fait l'objet d'une série d'examens. "Ce qui résulte de toutes les expertises, c'est son 'côté abandonnique'", raconte Me Sahra Amm, son avocate, pour Les Voix du crime.

Des experts ont dit qu'elle était complètement dépressive et que son discernement est altéré, d'autres vont considérer qu'elle ne l'est absolument pas.

Me Sahra Amm

Les expertises psychologiques et psychiatriques laissent place à des débats au sein-même des experts. "Elle a eu des carences dans son enfance, ce qui fait qu'elle a toujours cette peur d'être abandonnée. Des experts ont dit qu'elle était complètement dépressive et que son discernement est altéré, d'autres vont considérer qu'elle ne l'est absolument pas. Donc, c'est très compliqué d'apporter une conclusion générale à tout cela", explique Me Amm.

L'alcool et la maladie ont-ils joué un rôle chez la Meurthoise le 15 février 2022 ? La réponse n'est pas évidente aux yeux de tous. "On sait qu'elle avait bu le jour des faits (...). D'autres experts disent que l'alcool avait un effet dépressogène sur elle, et que si elle arrêtait de boire, elle arrêterait d'être dépressive", ajoute l'avocate.

Deux ans plus tard, le 13 décembre 2024 se tient le dernier jour du procès d'Ingride Van Der Kellen à la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle. Au terme de celui-ci, elle est finalement condamnée à 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté de 15 ans. Toujours médicamentée, elle est désormais suivie en détention classique depuis sa sortie de l'hôpital-prison de Laxou (Meurthe-et-Moselle). 

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