DOCUMENT RTL - Assassinat de Dominique Bernard : un an après, le témoignage émouvant d'un surveillant qui a assisté à la scène

Pendant l'attaque le 13 octobre 2023, plusieurs personnes ont vu l'assaillant pénétrer dans la cité scolaire Carnot-Gambetta à Arras (Pas-de-Calais). Comme Enzo Simeone, jeune surveillant de 19 ans. Au micro de RTL, il raconte ce qu'il s'est passé, les mois qui ont suivi cet attentat. "J'ai fait un travail sur moi-même", confie-t-il.

La cité scolaire Carnot-Gambetta à Arras, là où s'est produit le drame, le 13 octobre 2023.

Crédit : Denis Charlet / AFP

ARRAS - Enzo Simeone, ancien surveillant du lycée Gambetta, est l'invité d'Antoine Decarne

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Il a tout vu, tout entendu. Enzo Simeone a vécu cet attentat de l'intérieur. Pendant l'attaque terroriste le 13 octobre 2023, le jeune surveillant se trouvait dans la cour de la cité scolaire Carnot-Gambetta d'Arras (Pas-de-Calais) aux côtés des élèves. C'est de là que le surveillant a vu entrer dans l'établissement Mohamed Mogouchkov, un jeune Russe originaire d'Ingouchie.

L'assaillant venait de poignarder mortellement Dominique Bernard à l'extérieur, sur le perron, et continuait son chemin pour faire trois autres blessés : un professeur d'EPS, un agent d'entretien et le responsable des équipes du lycée Jacques Davoli.

Un an après, il a toujours ces images du terroriste en tête. "Je l'ai vu entrer dans la cour quand il poursuivait mon collègue de sport. Quand les agents sont venus pour repousser l'assaillant, l'un, qui avait une chaise, est tombé et en reculant, Jacques Davoli, qui est venu l'aider, est tombé à son tour. Avant de se faire poignarder plusieurs fois au niveau du dos. C'est cette scène-là à laquelle j'ai assisté", raconte-t-il au micro de RTL.

"Les trois, quatre mois après l'attentat ont été compliqués"

Malgré "la peur" qu'il dit avoir ressenti, Enzo Simeone a agi "par automatisme pour évacuer les élèves" afin de les "mettre en sûreté à l'intérieur du bâtiment".

Lors de l'interpellation de l'assaillant, "on a vu les pompiers apporter les premiers soins à monsieur Davoli. On a ensuite été évacué, pris en charge par une cellule psychologique. On a pu vider notre sac, parler de ce qu'il s'était passé et réaliser un petit peu tout ça", se rappelle ce dernier.

"Les trois, quatre mois après l'attentat ont été compliqués" pour lui. "J'étais un peu méfiant, surtout le soir. J'ai fait un travail sur moi-même, j'étais aussi bien entouré. J'ai réussi à faire mon deuil. De lui-même, je pense que Dominique Bernard, un prof souriant et aimé de ses élèves, aurait préféré qu'on continue à avancer", explique-t-il.

C'est ce qu'il a fait. Fin août, Enzo Simeone a quitté la cité scolaire Carnot-Gambetta pour s'engager à l'armée. Un engagement qui n'est pas lié au drame. "Ça faisait un petit moment que j'avais décidé ça dans ma tête." Car l'armée demeure chez lui "un métier passion".

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