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Abbé Pierre : est-on en train de débaptiser tous les lieux à son nom ?

Face aux accusations qui visent l'abbé Pierre, des élus et des associations font le choix de débaptiser les lieux et les structures portant le nom de l'ecclésiastique.

La crise économique de 2008-2009 continue de produire "des effets particulièrement inquiétants", note la Fondation Abbé Pierre
Crédit : AFP / Archives, Joël Saget
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Amine Abdelli
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Les témoignages d'agressions sexuelles à l'encontre de l'abbé Pierre s'accumulent. En réponse, des élus et des associations s'emparent du sujet. Dans certains cas, ils renomment les lieux et les structures portant le nom de l'ecclésiastique. Parfois, les élus vont jusqu'à déboulonner la statue de l'abbé Pierre.

La Fondation Abbé-Pierre s'est saisie du sujet en premier. Dans un communiqué datant du 6 septembre, la structure annonce qu'elle a "décidé de changer de dénomination et a initié les démarches prévues à cet effet". 

La fondation ajoute : "Le conseil d’administration d’Emmaüs France a décidé de proposer le retrait de la mention "Fondateur abbé Pierre » du logo d’Emmaüs France à l’occasion d’une Assemblée générale extraordinaire, qui se réunira au mois de décembre prochain." Par ailleurs, le lieu de mémoire consacré à l'homme d'Église à Esteville sera définitivement fermé.

Un mouvement suivi par des édiles de gauche comme de droite

Cette décision semble avoir ouvert la voie à d'autres initiatives. À Nantes, le 16 septembre, Johanna Rolland, la mairie PS, en concertation avec plusieurs associations, a choisi de renommer la place Abbé-Pierre. 

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À Paris, Anne-Hidalgo a indiqué que le jardin l'Abbé-Pierre, situé dans le 13ᵉ arrondissement, serait débaptisé. Avec cette démarche, l'édile souhaite dénoncer la culture du viol : "Nous ne pouvons pas porter sur l’espace public des personnes pour lesquels les faits sont avérés."

Dans la commune de Caudebec-lès-Elbeuf, près de Rouen, c'est une résidence qui va changer de patronyme. Dirigée par Laurent Bonaterre, encarté chez Horizons, la ville a expliqué dans un communiqué : "Suite aux révélations très graves concernant l'abbé Pierre et ses agissements, la Ville de Caudebec a demandé au bailleur, Le Foyer du Toit Familial, de renommer la résidence." La structure, inaugurée en 2008, comporte 36 logements.

Toujours du côté des mairies tenues par Horizons, Christian Estrosi a fait savoir que le nom du Centre d'hébergement de Nice allait être modifié. Sur X (ex-Twitter), l'édile a annoncé que le débat serait amené lors du prochain Conseil municipal : "Face aux témoignages glaçants, nous ne pouvons plus garder le nom abbé Pierre au fronton de notre Centre d’hébergement d’urgence. C’est pourquoi, nous présenterons lors du prochain Conseil Municipal, un nouveau nom pour notre structure d’accueil."

Une décision prise unanimement

L'un des changements les plus notoires est arrivé dans la commune de Norges-la-Ville. Cette bourgade de Côte-d'Or a déboulonné la statue de l'abbé Pierre mardi 17 septembre. "Il n'y a eu aucun débat", a résumé Denis Mailler, le maire de la commune de 940 habitants, au nord de Dijon. Le conseil municipal a entériné la semaine dernière le déboulonnage de la statue, "par un vote unanime", selon lui. 

Emmaüs possède à Norges-la-Ville sa deuxième communauté en importance, avec des hébergements pour 120 précaires, ainsi qu'un important dépôt-vente et un centre de recyclage.

Déboulonnage des statues : un débat qui revient régulièrement

Ce n'est pas la première fois que le déboulonnage des statues survient dans le débat public. En septembre 2020, Emmanuel Macron s'est exprimé sur le sujet. Lors de son discours pour les 150 ans de la République, le président de la République avait affirmé son opposition à cette pratique : "La République ne déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire, car on ne choisit jamais une part de France, on choisit la France."

Son discours intervenait quelques mois après le déboulonnage de statues en Martinique. L'effigie de Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon et de Pierre Belain d'Esnambuc, responsable de la colonisation de l'île, ont été prises pour cible. Loin d'avoir été décidées en conseil municipal, ces actions ont été menées par des militants anticolonialistes.

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