Le rassemblement "anti-bassines", qui s'oppose à la construction d’une réserve d’eau d’environ 700.000 m³ à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, a dégénéré samedi 29 octobre autour du chantier, où des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre. Sept gendarmes et deux manifestants ont été blessés, selon la préfète, Emmanuelle Dubée, qui annonce également six interpellations.
Juste avant, les manifestants ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier, a constaté un journaliste de l'AFP. Une partie d'entre eux a également réussi à pénétrer à l'intérieur, avant d'être repoussés par les gendarmes, selon cette même source. C'était l'objectif des organisateurs du rassemblement : "atteindre la bassine, enlever toutes les grilles qui protègent le chantier, reboucher le début du trou, empêcher la reprise des travaux", selon un tract diffusé sur place.
Les quelque 4.000 manifestants se sont heurtés à un imposant dispositif de 1.500 gendarmes destiné à protéger ce chantier de réserve d'eau pour l'irrigation. Ils étaient partis en trois cortèges pour contourner les forces de l'ordre. Certains d'entre eux ont réussi à forcer un premier barrage, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans l'après-midi, des gaz lacrymogènes ont été lancés et des élus arborant leur écharpe tricolore molestés, notamment la députée écologiste de la Vienne, Lisa Belluco, selon un photographe de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont brièvement interpellé Julien Le Guet, porte-parole de "Bassines Non Merci", collectif d'associations, syndicats et groupes anticapitalistes opposés à cet "accaparement de l'eau" destiné à l'"agro-industrie", a constaté un journaliste de l'AFP qui l'a vu ensuite avec un bandage et un filet de sang le long du nez.
La préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, avait dit redouter "une manifestation violente" et rappelé qu'elle était "interdite", en raison des dégradations et heurts ayant émaillé un précédent rassemblement en mars.
La réserve de Sainte-Soline est la deuxième d'un projet de 16 élaboré par un groupement de 400 agriculteurs réunis dans la Coop de l'eau, pour "baisser de 70% les prélèvements en été", dans cette région encore soumise à des restrictions d'irrigation après une sécheresse estivale hors norme. Les opposants dénoncent des "méga-bassines" réservées à de grandes exploitations céréalières tournées vers l'exportation et défendent la mise en place d'autres mesures pour mieux partager et préserver l'eau - agroécologie, changement de cultures, retour des prairies...
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