Des membres de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui menaient une opération contre le braconnage des pinsons, une espèce protégée, ont été violemment pris à partie par des riverains lundi 9 novembre à Audon dans les Landes. La gendarmerie a dû intervenir pour mettre fin aux violence. Des journalistes qui accompagnaient les militants de la LPO, dont son président Allain Bougrain-Dubourg, ont également été la cible d'insultes et de violences.
Une demi-douzaine de militants de la LPO avaient pénétré dans un champ de maïs à Audon où ils avaient repéré plusieurs dizaines de pièges à pinsons, appelés "matoles" dans le sud-ouest. Alors qu'ils commençaient à détruire ces pièges, un riverain est sorti de chez lui armé d'une pelle, insultant militants et journalistes et frappant certains d'entre eux à l'aide de son outil.
"On est intervenus sur une installation de plusieurs dizaines de pièges. Quand on a voulu retirer les matoles, des gens sont sortis dans une grande violence, nous avons pris trois ou quatre coups de pelle, on est quatre ou cinq dans ce cas", raconte Allain Bougrain-Dubourg. Les pneus des véhicules de certains militants écologistes et journalistes ont été crevés et des une personne a tenté d'arracher les appareils photo et les caméras des journalistes présents. L'altercation a duré une quinzaine de minutes, jusqu'à l'arrivée des gendarmes appelés sur place.
La LPO lance chaque année, depuis 2010, des actions contre le braconnage des pinsons dans les Landes, avec notamment la destruction des matoles, petits paniers grillagés dans lesquels les chasseurs capturent ces oiseaux - pourtant protégés depuis 1976 - pour les manger.
Un peu plus tôt dans la matinée, les membres de la LPO avaient déjà détruit des matoles dans un autre champ de maïs distant de quelques kilomètres, libérant des pinsons, a souligné M. Bougrain-Dubourg. Autour de ces pièges, "nous avons découvert des dizaines de cadavres de chardonnerets", a-t-il affirmé. Selon lui, ces chardonnerets se font prendre dans les matoles, mais cette espèce, elle aussi protégée, n'intéresse pas les chasseurs qui les écrasent pour s'en débarrasser.
"N'importe qui
peut voir ces pièges depuis la route, l'impunité perdure ! C'est l'État qui est
responsable, je suis sidéré que le ministère de l'Ecologie ne bouge pas
alors qu'il sait très bien que ça existe et que la loi sur la biodiversité est
en plein débat au Parlement", s'est insurgé le président de la LPO,
dénonçant un "décalage entre le discours officiel et la réalité de
terrain".
Le président de la LPO a annoncé son intention de porter plainte pour cette agression et la dégradation de véhicules, ainsi que pour usage de pièges prohibés et destruction d'espèce protégée. Le riverain ayant porté des coups de pelle a, quant à lui, indiqué vouloir porter plainte pour violation de propriété privée.
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