Mardi 4 mars 2008, un homme pousse la porte du commissariat central de Puteaux-La Défense, au cœur du quartier d'affaires. Il présente une pièce d'identité au nom de David Sagno, 33 ans, sans domicile fixe. "J'ai tué deux femmes", annonce-t-il. Il évoque d'abord la mort, six ans plus tôt, de Maria-Judith Araujo, une femme de ménage de 48 ans. Jusque-là, le meurtre était resté non élucidé.
L'homme revendique aussi l'assassinat, un an plus tôt, de Marie-Agnès Bedot, sous les arches du Pont de Neuilly. Le problème, c'est que Marc Machin, également marginal, a déjà été condamné pour ce meurtre, il y a 7 ans. Il a même avoué. David Sagno raconte l'attaque de Marie-Agnès Bedot. "J'ai dégainé mon couteau, elle ne se laissait pas faire. À mesure que son sang coulait sur les marches, j'ai bu son sang." L'homme livre des détails inédits.
Mardi 13 avril 2010, deux ans après les aveux de David Sagno, Marc Machin voit enfin sa condamnation annulée. Un mois plus tard, les experts psychiatres rendent leur rapport. Ils considèrent celui qui s'est rendu comme un psychotique qui évolue entre les pensées magiques et les délires. Sagno présente un état dangereux "extrême". Son discernement était certes altéré au moment des meurtres, mais il n'était pas aboli.
Sacrifier un être humain allait me donner de l'énergie.
David Sagno
Lundi 20 février 2012, David Sagno, bourré de médicaments et le regard vide, est devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre. "S'il n'est pas fou, il est malade", précise d’emblée son avocat, Bérenger Tourné. À propos des deux meurtres au Pont de Neuilly, David Sagno dit avoir répondu à des "appels mystiques".
"Il y a un rituel. Il accrochait les sous-vêtements des victimes à des arbres. Il s'agissait aussi de laper le sang des victimes pour acquérir de la puissance", explique Valérie Mahaut, journaliste justice-faits divers au journal Le Parisien. "Sacrifier un être humain allait me donner de l'énergie, assure l'accusé. Même si sacrifier un être humain est abject". David Sagno est condamné à 30 ans de prison, assortis d'une peine de sûreté de vingt ans.
En août 2024, le pôle criminel des cold-cases de Nanterre se penche sur le parcours criminel de David Sagno. Il s'agit de vérifier si cet homme, emprisonné depuis 2008, n'aurait pas commis d'autres meurtres de femmes. Les psychiatres qui l'ont examiné, assurent que David Sagno présente un "certain nombre de facteurs repérés chez les tueurs en série". Le condamné sera virtuellement libérable en 2032, il sera alors âgé de 58 ans.
- Maxime Levy, journaliste police-justice chez RTL, il a réalisé le podcast David Sagno : sur la piste du "tueur du Pont de Neuilly" disponible sur toutes les plateformes d’écoutes.
- Valérie Mahaut, journaliste justice / faits divers au journal Le Parisien, auteure du livre Une erreur judiciaire presque parfaite, publié aux éditions Du Moment.
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