Les cold cases, ces affaires criminelles non élucidées, nourrissent l’imaginaire collectif à travers de nombreux films, séries ou livres. Chaque année, plus de 40.000 personnes disparaissent de façon inexpliquée en France, tandis que plus de 10.000 crimes n’ont toujours pas été résolus à ce jour. L’émission Appels à témoin, diffusée lundi 12 juin sur M6 à 21h10 et présentée par Julien Courbet, vise à aider les familles touchées par ces cold cases. Jacques Dallest, ancien procureur et spécialiste de la question, sera sur le plateau pour expliquer le travail de la justice sur cette thématique sensible.
"Il faut beaucoup de conviction et de détermination pour travailler sur des affaires anciennes, et avoir recours à la science", assure-t-il, lundi matin sur RTL. "Une vérité peut surgir grâce à la science et à des investigations. Si on met de l’ADN en évidence des années plus tard, ça peut être une preuve absolue de culpabilité d’un auteur", précise Jacques Dallest, auteur d’un rapport qui a mené à la création d’un pôle spécialisé dans les cold cases à Nanterre, à côté de Paris, en mars 2022.
Quand la justice traite un cold case, elle reprend le dossier depuis le début pour tenter de trouver de nouveaux indices. "Il faut relire le dossier en entier et travailler sur toutes les pistes qui ont été envisagées, et lancer des appels à témoins, car le témoignage peut orienter vers des pistes qui n’ont pas été explorées jusqu’ici", ajoute Jacques Dallest. Le plus récent et le plus médiatique de ces cold cases est l’affaire Jubilar, du nom de cette mère de famille disparue en 2020. Aucun élément probant, ni le corps de la victime, n’ont été retrouvés après deux ans et demi d’enquête, tandis que son mari et principal suspect, Cédric Jubilar, reste en détention.
"Il peut arriver de ne pas retrouver de corps, c’est un travail de recoupement, de questionnement qu’il faut poursuivre. Il n’est pas certain qu’on puisse découvrir le corps de la victime. Il faut de l’obstination et un peu de chance", prévient l’ancien procureur de Grenoble, qui assure que, "malheureusement", le crime parfait existe. "Si un crime n’est pas découvert après un enlèvement ou une disparition, quand on ne sait pas qu’une personne a été tuée. Cela peut aussi être quelqu’un qui est soupçonné mais dont on n’a pas rassemblé assez de preuves pour le soupçonner."
Le traitement de ces affaires non-élucidées, longtemps négligé en France, a "bien progressé avec la création du pôle de Nanterre", selon Jacques Dallest. Mais il convient que d’autres progrès sont nécessaires. "Nous avons proposé (la commission sur les cold cases) la création d’un site internet géré par le ministère de la Justice, avec les photos de toutes les personnes disparues, enlevées et tuées, qui pourrait être une sorte d’appel à témoins permanent. Le site serait accessible à tous les citoyens et il y aurait une section spécifique aux enfants disparus. Donc on peut effectivement encore progresser", estime l’ancien procureur.
Un article du Monde, en date de mars dernier, pointe par ailleurs un manque de moyens à disposition du pôle spécialisé de Nanterre, ainsi qu’un désintérêt de la hiérarchie judiciaire.
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