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Lorraine Glasby et Paul Bellion
Crédit : DR
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Le 15 juillet 1979, un cycle aperçoit deux corps à la bordure d’un champ dans les Côtes-d'Armor. Le légiste indique que les deux victimes ont été abattues d’une balle dans la nuque. Les malheureux sont un couple de touristes belges de 28 et 29 ans.
Quelques heures plus tard, leur voiture est retrouvée. À l’intérieur, on retrouve trois douilles dont la balistique indique qu’elles ont été tirées par un fusil à canon scié américain de marque Marlin. Selon le scénario établi par les gendarmes, le tueur a fait feu dans la voiture, avant de déplacer les corps dans un champ.
Cinq mois après le double meurtre, une femme dénonce son ex-copain dans un commissariat en Belgique. Elle l’accuse de plusieurs vols en Bretagne et du meurtre des deux touristes belges. L’accusé, Roger.H, nie le double homicide et prétend être au Luxembourg au moment du crime. Son ex-femme qui ne cesse de changer de version, contraint le juge à déposer un non-lieu en 1984.
Le 23 septembre 1986, une jeune femme anglaise se présente au commissariat de Saint-Malo. Elle signale la disparition de sa fille et de son futur gendre, partis en vacances en Bretagne. Une semaine plus tard, un chasseur retrouve dans un champ les deux corps en décomposition. Tous deux sont abattus de la même façon que le couple belge sept ans avant, et ce, à une dizaine de kilomètres plus loin.
Le 6 septembre 2001, quinze ans après les morts des deux Anglais, et alors que le dossier est sur le point d'être prescrit, un détenu d’une prison en Meurthe-et-Moselle indique qu'il a des révélations à faire. Le prisonnier explique avoir partagé la cellule d'un homme qui lui avoue avoir commis un double meurtre.
L’inspecteur en charge de l’affaire prend au sérieux ces révélations, car les détails donnés par le détenu ne peuvent s’inventer. L’inspecteur sait que le suspect soupçonné pour le meurtre du couple belge, Roger.H, était déjà en prison au moment de celui des Anglais. Mais le détenu qui se vente d’avoir tué le couple britannique se nomme Michel.H, il s'agit du fils de Roger.H.
Michel H. est interrogé par l’inspecteur, mais ce dernier nie tout en bloc. En 2006, le procureur de Dinan reconnaît que la piste Michel H. est le dernier élément sérieux reçu par la justice. Seulement l’ADN du suspect ne correspond pas. Le magistrat prononce un non-lieu et aucun lien ne peut être établi avec le meurtre du couple belge.
Deux ans après le non-lieu, Michel H. va toutefois être condamné en Belgique pour une triple tentative de meurtre. L'individu a utilisé la même arme que pour les quatre homicides perpétrés en Bretagne. L'inspecteur regrette que les investigations se soient arrêtées en raison de l’expertise ADN non-concluante. Le meurtre du couple anglais rejoint au printemps 2022 le pôle des crimes non résolus à Nanterre. "La transmission du dossier à Nanterre va permettre d’insuffler un espoir et une volonté de résoudre cette affaire même si elle devient très ancienne", conclut Jacques Dallest, ancien juge et procureur. Le dossier des Belges reste lui prescrit.
- Pierre-Yves Gaudart, journaliste pour le journal Le Pays Malouin.
- Jean-Claude Jort, correspondant AFP à Dinan à l'époque du double meurtre des anglais.
- Julien Mignot, journaliste au Figaro à cette époque
- Jacques Dallest, ancien juge et procureur
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