Carlos Ghosn se dit "seul face à une armée". Depuis son parloir de la prison japonaise où il est incarcéré depuis le 19 novembre, l'ex-PDG de Renault répondait pour la première fois, en anglais, à des journalistes de médias japonais, dont l'AFP et Les Échos.
Il est d'abord revenu sur les conditions de son arrestation, en novembre dernier, pointant du doigt Nissan. "Je suis arrêté et, depuis, je suis soumis à des conditions très sévères face à une armée de gens qui ne cessent de me jeter des horreurs à la tête. Il y a non seulement des allégations des procureurs, mais également celles de Nissan".
"Ils prennent beaucoup de faits hors de leur contexte, c'est une distorsion de la réalité pour détruire ma réputation. Chez Nissan, il y a beaucoup de gens dont le rôle est discutable, étrange. C'est très surprenant, alors qu'on me refuse tout droit de me défendre. Je parle d'équité", explique Carlos Ghosn, qui affirme ne pas avoir d'animosité contre la compagnie, qu'il a passé "tant d'années à relancer".
C'est une affaire de trahison
Carlos Ghosn
Il parle cependant d'un "complot, d'un piège". "C'est une affaire de trahison. Et il a plusieurs raisons pour cela. Il y avait beaucoup d'opposition et d'anxiété sur le projet d'intégrer les compagnies (Nissan, Renault, Mitsubishi Motors)", révèle-t-il, confirmant des informations données sur RTL par son avocat français Jean-Yves Le Borgne.
"J'avais dit à Hiroto Saikawa (le patron de Nissan, ndlr): si je faisais un autre mandat (à la tête de l'alliance), nous allions devoir travailler beaucoup plus sur l'intégration. Nous en avons beaucoup parlé au début de l'année (2018), puis les discussions ont ralenti entre juillet et septembre, avant de reprendre. L'objectif était clair et il y avait des résistances dès le début, mais quelles sont les options pour assurer la stabilité de l'alliance ?" se demande-t-il.
Il a également parlé de ses années à la tête de Renault. "Je suis fier d'avoir dirigé la société de 2005 à 2018 pour l'aider à se transformer (en un groupe si fort) en termes de croissance, de rentabilité, de qualité des produits et de technologies. Les résultats financiers de Renault (pour l'an dernier) vont être remarquables", assure-t-il.
Carlos Ghosn a ensuite évoqué son quotidien en prison. "Ne sous-estimons pas les conditions dans lesquelles je suis", commence-t-il. "Quand je dors la nuit, j'ai une lumière en permanence. Je n'ai pas de montre, plus la notion du temps. Je n'ai que 30 minutes (par jour) pour aller dehors sur le toit, j'ai une soif d'air frais. Oui je suis fort mais, évidemment, je suis fatigué", confie l'ancien patron de Renault.
Mais pour lui, la chose la plus difficile reste l'absence de sa famille dans cette épreuve. "Je ne peux pas lui parler. "Depuis le 19 novembre, je n'ai même pas pu appeler ma femme Carole, ni mes enfants. Ma fille aînée a eu 29 ans et je n'ai même pas pu lui souhaiter un joyeux anniversaire. C'est la première fois que ça arrive. C'est très difficile. Pourquoi suis-je puni avant d'être reconnu coupable ? De toute évidence, je suis extrêmement défavorisé", estime-t-il.
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