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Le docteur Bernard Senet avec Anne-Sophie Lapix sur M6
Crédit : M6
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Bernard Senet assume. Il dit avoir aidé "une soixantaine" de patients à mourir et il se souvient de "pratiquement tous". Ce médecin est aujourd'hui l'un des principaux prévenus du procès de militants du suicide assisté qui a débuté lundi 15 septembre à Paris : tous sont jugés pour avoir, entre août 2018 et novembre 2020, aidé des dizaines de personnes à acheter sur internet du pentobarbital, un barbiturique entraînant une mort rapide et sans douleur.
Militant pour la fin de vie, le docteur Senet revendique depuis des décennies pratiquer des euthanasies. Invité du 20.10 d'Anne-Sophie Lapix, ce dimanche 21 septembre, il raconte la première d'entre elles, en 1984.
"C'était une jeune fille qui avait une maladie très grave, un rhabdomyosarcome, une vraie cochonnerie en cancer", affirme-t-il. "Elle s'est battue pendant deux ans, entre 12 et 14 ans. Soutenue par sa mère, par son médecin généraliste, par toutes ses copines aussi."
Vous n'allez pas lâcher la main de quelqu'un que vous avez accompagné dans des choses très difficiles pendant des années.
Bernard Senet
"À la fin, elle était en fauteuil roulant, elle était complètement amaigrie, elle était sous oxygène parce qu'elle avait du mal à respirer", se remémore le médecin. "Elle m'a dit, 'je fais l'anniversaire de mes 14 ans et après, tu m'aides à partir'."
Une "demande", insiste Bernard Senet, à laquelle le médecin a dit oui. "Vous n'allez pas lâcher la main de quelqu'un que vous avez accompagné dans des choses très difficiles pendant des années", argue-t-il. "Ça fait complètement partie de l'accompagnement. Je dirais que c'est le dernier soin."
Des militants de l'aide à mourir sont-ils allés trop loin ?
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Bernard Senet dit en avoir à l'époque parlé à des confrères. "Ils m'ont dit 'mais tu te tais, tu ne dis rien, parce que tu vas te retrouver devant les assises, c'est un crime avec préméditation'", relate-t-il.
Le médecin a ensuite continué avec d'autres patients. En se mettant ses "propres barrières", dit-il. "Il faut que la personne ait fait des directives anticipées, qu'elle soit demandeuse, que la famille soit au courant", liste-t-il ainsi.
"En France, c'est interdit, donc on est dans une hypocrisie complète", dénonce Bernard Senet. "Donc, comme on ne peut pas trop s'entourer de l'avis d'autres confrères, on reste très isolé. (…) Dans un certain nombre de cas, tout de même, j'ai appelé un cancérologue ou un neurologue. Pour être certain que la maladie était incurable, que l'état était irréversible."
Bernard Senet plaide toujours pour une évolution de la législation. Un texte sur la fin de vie a été voté en première lecture en mai par l'Assemblée nationale et attend désormais être examiné par le Sénat. Cette proposition de loi du député (Modem) Olivier Falorni créerait un "droit à l'aide à mourir" en France. Elle légaliserait le suicide assisté, et de manière exceptionnelle, l'euthanasie, sans pour autant que ces mots jugés connotés négativement ne figurent dans le texte.
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