Les tensions ont une nouvelle fois repris de plus belle à Bure. Il y a une semaine, trois personnes ont été hospitalisés après la manifestation contre le site d'enfouissement de déchets nucléaires dans la Meuse. Si la préfecture a annoncé que deux gendarmes ont été blessés lors d'affrontements, la version des manifestants diffère.
Robin, paysagiste de 27 ans, a été blessé lors de ces affrontements. À la fin de la manifestation, ce jeune papa voit une quinzaine de grenades lancées par les gendarmes, sans qu'il est le temps de s'éloigner. "Je vois mon pied tout doucement qui apparaît. La chaussure est fondue complètement, je vois mes os, mes tendons", raconte-t-il au micro de RTL, assurant avoir immédiatement pensé à "ses enfants".
Un pensée avant un trou noir. Une équipe médicale s'occupe de lui, sa jambe est criblée d'éclats et un trou de 13 centimètres est même constaté au niveau de son pied. Les médecins sont alors particulièrement pessimistes : "L'os du gros orteil est pulvérisé et les trois os des autres orteils ont des multiples fractures. J'ai le tibia qui a également été brûlé sur la jambe gauche. L"infection est possible pendant un mois et s'il y a infection, là c'est l'amputation des cinq orteils", confie-t-il.
La fin de ce calvaire est loin d'être terminé alors que Robin, papa de deux enfants de 3 ans et 16 mois, devrait avoir "des douleurs à vie". Et si une sortie de l'hôpital est prévue d'ici deux semaines, une reprise du travail est encore beaucoup plus lointaine alors que l'interruption pourrait durer un an.
Quand on envoie quinze grenades, c'est sûr qu'il va y avoir des blessés, et peut-être des morts.
Robin
Dans sa situation, il fait aisément le lien avec celui de Rémi Fraisse, manifestant tué sur le barrage de Sivens en octobre 2014. "Rémi Fraisse a été tué par une grenade et là, si j'avais pris cela à la tête, j'étais mort aussi. Quand on envoie quinze grenades, c'est sûr qu'il va y avoir des blessés, et peut-être des morts", déplore-t-il sur RTL. Une enquête doit déterminer avec certitude l'origine de l'explosif, grenade des forces de l'ordre ou engin pyrotechnique des manifestants. Une ultime possibilité que réfute totalement le manifestant.
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