Deux bébés échangés à la maternité. Le scénario imaginé par Étienne Chatiliez dans son film La vie est long fleuve tranquille reste le cauchemar de nombreux parents. Un nouveau cas a eu lieu en Bulgarie, dans un hôpital de la ville de Sofia, où deux nourrissons nés le 13 septembre ont été échangés. Une information confirmée par le parquet local au Monde, qui fait état d'un véritable scandale national.
Selon les détails fournis par les médias bulgares et relayés par plusieurs titres de presse français, il s'agirait d'une erreur. Tout se serait joué à la sortie de la pouponnière, lors de la remise des enfants à leurs parents. Contrairement à d'autres pays, en Bulgarie, les bébés y sont directement placés après l'accouchement et ce durant plusieurs heures. Une mesure obligatoire, héritée du communisme, qu'une part du pays souhaite voir disparaître. Les bracelets des nourrissons n'ont vraisemblablement pas été vérifiés, souligne Ouest France, qui rapporte l'affaire.
Un test ADN effectué en décembre à la demande des parents a révélé l'erreur au grand jour, après que l'une des mères se soit aperçue du manque de ressemblance entre elle et son bébé. La couleur des yeux de l'enfant lui aurait mis la puce à l'oreille. Confus, le directeur de la maternité a présenté ses plus plates excuses, précisant que "Cela ne lui était jamais arrivé en trente ans de carrière". Il préconise pour sa part de remplacer les numéros de bracelets par des "codes barres".
Les bébés n'ont toujours pas été restitués à leurs parents biologiques. Les familles devront entamer une procédure de restitution, afin de récupérer leur enfant. Cette affaire est représentative des critiques qui entourent l'accouchement en Bulgarie.
Une gestion jugée "très paternaliste" par Maria Sharkova, avocate spécialiste en droit de la santé intervenue sur la chaîne bulgare bTV, et citée par nos confrères de Ouest France. En Bulgarie, les pères doivent par exemple débourser des frais supplémentaires s'ils veulent assister à l'accouchement de leur compagne. La nouvelle polémique devrait relancer le débat sur ces pratiques déjà controversées.
Le ministre de la Santé bulgare, Asen Medzhidiev, a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative, afin de faire la lumière sur les circonstances précises de cette erreur, pour laquelle les responsables encourent jusqu'à deux ans de prison.
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