Un entrepôt de déchets recyclables a pris feu le 26 décembre, incendie que les pompiers n’ont toujours pas complètement éteint une semaine plus tard. D’épaisses fumées blanches s’échappent encore du site qui stockait une quantité de plastique et de papier 20 à 30 fois supérieure à ses capacités. Depuis, les riverains du village de Saint-Chamas, situé au nord-ouest de Marseille, ne sont plus autorisés à faire du sport en extérieur. Certains sont persuadés que l’entrepreneur à volontairement mis le feu à son entreprise.
C’est une cheminée industrielle à ciel ouvert. Un entrepôt partiellement calciné et un gigantesque monticule de déchets d’où émane une brume épaisse depuis plus d’une semaine. En raison de la pollution aux particules fines, par précaution, évitez les activités en extérieur et notamment sportives, prévient la Préfecture des Bouches-du-Rhône sur son site internet. "Nous, on ne nous a rien dit", affirme Corinne, dans son jardin derrière l’usine. "Ça pique les narines, ça pique la gorge, on voit des regains de fumée qui font comme de gros champignons", ajoute son mari.
Un capteur atmosphérique a été installé juste à côté de leur maison. Le pic de particules pm10 explose les 30 et 31 décembre dernier, alors que 70 pompiers ont passés leur réveillon à noyer le brasier via un système de piscines. "Quand j’ai vu que le feu partait, je suis allé voir tout de suite", poursuit Jean-Pierre : "en 5 minutes, tout était embrasé. C’est parti très très vite, à mon avis, il y avait un peu d’essence là-dedans", selon lui.
Si les habitants sont suspicieux, c’est parce que cette jeune entreprise avait été mis en demeure par la Préfecture mi-décembre en raison de l'absence de système anti-incendie et la présence de 20.000 à 30.000m3 de déchets stockés, alors que le site n’a le droit d’en accueillir que 1.000 ! "Mais depuis cette date, les camions continuaient d’arriver et de déverser", confie Didier Khelfa, le Maire de Saint-Chamas. "On voyait quelques salariés trier, mais très peu de camions qui repartaient ensuite pour amener ces déchets" vers des zones de recyclage.
Les autorités avaient annoncé une date butoir : la société devait être en conformité au 31 décembre. Alors, un incendie cinq jours avant, forcément, cela pose la question du délit écologique. Est-ce que cette entreprise a pollué un village pour avoir stocké et stocké encore sans toujours assurer sa mission principale : le tri et le renvoi vers des plateformes de recyclages ?
Une enquête pour destruction volontaire a été ouverte par le parquet d’Aix en Provence qui va envoyer sur place des experts cette semaine.
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