À Bobigny en Seine-Saint-Denis, plusieurs centaines de manifestants, dont de nombreux jeunes, étaient rassemblés le 11 février dans l'après-midi pour soutenir Théo, le jeune homme de 22 ans victime d'un viol présumé lors de son interpellation musclée par quatre policiers à Aulnay-sous-Bois le 2 février dernier. Les manifestants se sont retrouvés devant le tribunal de la ville, encadrés par des forces de police en nombreux. Ils demandaient "justice pour Théo". Sur les pancartes, plusieurs dénonçaient le comportement de la police. "La police viole", "je ne suis pas un bamboula" ou encore "la police tue des innocents" pouvait-on lire. D'autres évoquaient Zyed et Bouna, les deux adolescents décédés dans un transformateur électrique qui avait engendré une crise et une série d'émeutes dans les banlieues en 2005, ou encore Adama Traoré, décédé lors de son interpellation en 2015 dans le Val d'Oise.
Une heure après le début de la manifestation, l'atmosphère a commencé à s'échauffer. Les policiers postés sur une passerelle au-dessus de la mêlée ont reçu des projectiles lancés par certains manifestants. Des cris et des bruits de pétards ont également été entendus. Entre 1.500 et 2.000 personnes participaient à cette manifestation dans le calme. Ce n'est que vers 17 heures que les choses se sont envenimées. Selon les informations de RTL, une minorité, entre 100 et 200 individus, tous au visage masqué s'en sont pris aux forces de l'ordre encadrant l'événement.
Selon un communiqué de presse de la préfecture de police, des policiers sont intervenus pour porter secours à une enfant se trouvant dans une voiture en feu. Au total, la préfecture fait état d'un premier bilan de quatre véhicules incendiés, deux établissements commerciaux dégradés, de même que la gare routière de Bobigny, et plusieurs poubelles mises à feu. Le véhicule technique de RTL a également été pris pour cible, encerclé, caillassé et fait partie de ceux incendiés. Aucun journaliste n'a été blessé dans l'attaque. RTL condamne cet acte de violence qui a mis en danger la vie de notre journaliste et technicien. La direction tient à affirmer qu'elle ne cédera à aucune forme d'intimidation et continuera à envoyer des journalistes et techniciens là où l'actualité le nécessite.
Plus d'une semaine après les faits, Théo est toujours hospitalisé. Le jeune homme a raconté avoir été victime d'un viol au moyen d'une matraque télescopique lors d'une interpellation à la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois. Une enquête a été ouverte, trois des policiers impliqués ont été mis en examen pour violences volontaires en réunion, le quatrième pour viol. Tous ont été suspendus.