C'est un enjeu de mémoire au centre d'une bataille judiciaire alors que s'ouvre ce jeudi le procès de 8 hommes accusés d'avoir volé la porte du Bataclan. Il y a trois ans, cette équipe de voleurs avait découpé à la disqueuse cette porte en métal sur laquelle l'artiste de rue Banksy avait représenté une jeune fille triste. C'était juste après les attentats du 13 novembre. Cette porte a été retrouvée depuis et la Ville de Paris souhaite la conserver dans un futur musée mémorial dédié aux victimes du terrorisme. Sauf qu'elle appartient aujourd'hui au propriétaire du Bataclan.
La jeune fille au visage triste se retrouve donc au cœur d'un bras de fer juridique et symbolique. La Ville de Paris, qui exploite la salle du Bataclan, estime que l'œuvre de Banksy, peinte sur l'issue de secours, appartient aux victimes du 13 novembre et à la mémoire collective et qu'elle ne doit jamais être vendue sur le marché de l'art. Problème : à l'issue du vol, ce n'est pas à la Ville de Paris que les magistrats ont restitué la porte découpée à la disqueuse et retrouvée en Italie, mais aux propriétaires historiques des murs du Bataclan, la famille Habrekorn.
Or jusqu'ici, la famille n'a jamais fait connaître ses intentions sur le Banksy, d'où les craintes de la Ville de Paris. Lors de la procédure judiciaire, le représentant de la famille Habrekorn a fait valoir de purs arguments techniques pour expliquer pourquoi la porte fait partie du bâti du Bataclan et lui revient de droit. Rien sur la mémoire des attentats, d'où les craintes de la Ville de Paris qui a formé un pourvoi. C'est désormais à la cour de cassation de trancher le litige.
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