L'auteur présumé de l'assassinat d'un chef d'entreprise et de l'attaque d'une usine de gaz industriels, Yassin Salhi, a été mis en examen mardi par un juge antiterroriste pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, et placé en détention provisoire.
Le chauffeur-livreur de 35 ans a également été mis en examen pour enlèvement et séquestration en vue de préparer ou de faciliter la commission du crime d'assassinat, destruction ou dégradation par l'effet d'une substance explosive, incendiaire ou de nature à créer un danger pour les personnes et violences volontaires sur personnes chargées d'une mission de service public.
A l'inverse d'un Mohamed Merah ou plus récemment des frères Kouachi ou d'Amédy Coulibaly, qui avaient proclamé avant leur mort leur affiliation à l'islamisme le plus radical, Salhi a contesté en garde à vue toute motivation religieuse ou dimension terroriste.
Pour la justice, le modus operandi "correspond très exactement aux mots d'ordre de Daech" notamment par sa volonté de "donner à son acte une publicité maximale". selon les termes du procureur de Paris François Molins. Les enquêteurs ont retrouvé dans son portable un selfie macabre avec la tête de sa victime, envoyé à un homme qu'il connaît depuis 2006 et qui combattrait dans les rangs de l'EI en Syrie, a ajouté le procureur.
Yassin Salhi était d'ailleurs "visiblement régulièrement en relation" avec ce Français, Yunes-Sébastien V.-Z., qui selon un "témoignage indirect" aurait "demandé l'autorisation à l'EI de diffuser ces clichés", selon des éléments de l'enquête relatés par le procureur de Paris. "Tout son comportement démontre que dès la veille au soir il avait conçu son projet criminel terroriste", assure le procureur.