On en sait plus, ce mardi 30 juin, sur les motivations et la personnalité de Yassin Salhi. Le procureur de la République de Paris François Molins a donné une conférence de presse très attendue, révélant les premières conclusions de l'enquête.
Sur le plan judiciaire, le parquet de Paris a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué le procureur.
Le parquet a également requis le placement en détention provisoire du suspect après sa présentation à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen. Yassin Salhi, 35 ans, est soupçonné d'avoir tué un chef d'entreprise et attaquer un site de gaz industriels, vendredi, à Saint-Quentin-Fallavier (Isère).
Le suspect nie toujours toute motivation religieuse. "Les mobiles de son acte seraient purement personnels et pas terroristes", affirme-t-il, selon les mots du procureur. Salhi assure avoir voulu se venger de son employeur, qui l'aurait humilié et lui aurait imposé des horaires impossibles.
Une version mise à mal par les enquêteurs. Car l'attentat commis par Salhi "correspond très exactement aux mots d'ordre de Daech". La tentative de faire exploser une usine chimique en Isère "ressemble à une opération martyr", selon François Molins. La mise en scène de la décapitation et l'envoi de photos pour une éventuelle revendication correspondent également aux actions de l'EI.
François Molins rappelle que Salhi a envoyé son selfie macabre, sur lequel il pose avec la tête décapitée de son employeur, à un Français installé en Syrie, Sébastien Younès, surnommé "Youn". Le suspect était "visiblement régulièrement en relation" avec celui-ci. Le procureur fait état d'un "témoignage indirect" selon lequel Youn aurait "demandé l'autorisation à l'EI de diffuser ces clichés".
Il semble aussi que Salhi a prémédité son action. Il affirme avoir acheté les deux drapeaux reproduisant la profession de foi musulmane, accrochés au grillage de l'usine aux côtés de la tête, "la veille" de l'attentat. "Tout son comportement démontre que dès la veille au soir il avait conçu son projet criminel terroriste", indique le procureur. Mais, faisant preuve d'une "mémoire sélective", Salhi a assuré aux enquêteurs n'avoir aucun souvenir de la mise en scène macabre ni de l'envoi de la photo.
Quant aux antécédents du chauffeur livreur, il avait été "remarqué depuis 2003 comme gravitant autour d'un groupe salafiste". Salhi s'était rendu en Syrie en 2009, "avec femme et enfants". "Il reconnaît y être allé en prétextant y être allé pour apprendre l'arabe", a précisé le procureur.
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