Abdallah Ahmed-Osman, l'auteur présumé de l'attaque terroriste au couteau survenue en avril dernier à Romans-sur-Isère dans la Drôme, pourra être jugé. L'homme, accusé d'avoir tué deux personnes et d'en avoir blessé cinq autres est "accessible à une sanction pénale", a révélé une expertise psychiatrique, qui permet ainsi d'envisager un procès.
Dans cette expertise, signée le 5 décembre et dévoilée par Le Dauphiné Libéré, deux psychiatres concluent que le discernement d'Abdallah Ahmed-Osman était "altéré" au moment des faits, tout en estimant qu'il pouvait être jugé. D'après les deux spécialistes, qui ont rencontré le terroriste présumé le 27 novembre, ce dernier a eu "des gestes criminels à la fois délirants et terroristes". "Ses gestes (...) empruntent la légitimation de leur haine vengeresse à l'idéologie islamiste radicale et à ses justifications habituelles", écrivent les psychiatres dans leurs conclusions.
Ces conclusions "signifient en l'état qu'il y aura un jugement, c'est ce que souhaitaient les parties civiles pour que justice soit rendue", a réagi Maître Guillaume Fort, qui représente des victimes et des familles de victimes. Toutefois, les avocats de la défense peuvent demander une contre-expertise.
Le 4 avril dernier, pendant le confinement, Abdallah Ahmed-Osman, un réfugié soudanais de 33 ans, avait tué à l'arme blanche un client d'une boucherie et un commerçant dans un périple meurtrier dans le centre-ville de Romans-sur-Isère. Cinq autres personnes avaient également été blessées dans cette attaque qui s'était déroulée en fin de matinée.
Méconnu des services de police et de renseignement, le terroriste présumé était arrivé en France en août 2016 où il avait obtenu le statut de réfugié. En 2017, Abdallah Ahmed-Osman obtenait un titre de séjour. A la suite de l'attaque du 4 avril, le Soudanais a été mis en examen pour "assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et incarcéré.
Le parquet national antiterroriste avait indiqué que "des documents manuscrits à connotation religieuse" dans lesquels il se plaignait "notamment de vivre dans un pays de mécréants" avaient été retrouvés chez lui. L'homme, a reconnu les faits, mais ne s'en souvient pas en détail. Il avait par ailleurs tenu des propos confus en garde à vue et aurait agi seul.
L'accusé était employé dans la maroquinerie de la ville et semblait vivre difficilement le confinement. Des anxiolytiques avaient été retrouvés chez lui. Les experts psychiatres ont relevé "une personnalité fragile, supportant mal l'isolement et l'éloignement de son pays et de sa famille".
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.