Assassinat de Christophe Lejard : un complot familial

Le mercredi 24 novembre 2010, peu avant 7h15, Christopher Lejard quitte en voiture le mas familial à Rognonas, un village des Bouches-du-Rhône. Il vit dans une petite dépendance, tandis que ses parents, Christophe et Roselyne Lejard, résident dans la maison principale. 

En sortant, Christopher remarque la voiture de son père avec les phares allumés, le moteur en marche et la portière ouverte. Christophe Lejard, 48 ans, est allongé face contre terre. Il a été tué d'un coup de fusil de chasse.

Les enquêteurs se penchent sur le profil de la victime, Christophe Lejard. Il était à la tête d’une menuiserie d'Avignon qui emploie 16 salariés. Selon son associé, Lejard était préoccupé et tracassé par son divorce. Il avait prévu de quitter son mas et déménager ses affaires trois jours plus tard.

L'argent au coeur du procès

Sa femme, Roselyne, voyait d'un mauvais œil cette séparation qui menaçait de lui faire perdre un patrimoine évalué à 900.000 euros. "C'est pas ce connard qui va me faire tout perdre. C'était une merde quand je l'ai trouvé et maintenant qu'il est patron, il veut se barrer avec tout" confiait-elle à des proches. "Je préfère le tuer. Mieux vaut être veuve que divorcée" affirme-t-elle un jour.

Le jeudi 2 décembre, lors des obsèques de Christophe Lejard, Roselyne affirme au curé qu'elle détient des preuves de l'infidélité de son mari. Il avait effectivement une maîtresse, Liliane, qui confirme leur liaison et soupçonne Roselyne d'être à l'origine du meurtre. Une ancienne amie du couple raconte que Roselyne "ruminait la trahison de son mari" jusqu'à l'obsession.

Au fil de l'enquête, la piste familiale se précise, notamment grâce à des traces ADN. Munsch, un ami proche de la famille, est rapidement identifié comme le tireur. Son implication est confirmée par Arnaud Privat, le fils de Roselyne issu d'une première union. 

La veuve, son fils et l'homme de main

Réinterrogé le 25 janvier 2012, Arnaud avoue que sa mère le pressait de trouver une solution pour se débarrasser de Christophe Lejard. Ne sachant pas manier les armes, il s'est tourné vers Munsch. "Il a hésité, puis il m'a dit qu'il allait le faire", confie Arnaud, ajoutant qu'il ne pensait pas que Munsch irait jusqu'au bout.

"J'avais retenu cette phrase qui état dans le dossier judiciaire. La conclusion c'était que : 'La mort de cet homme était le produit de l'absurde conjugaison de la haine de Roselyne Pichot, de la veulerie d'Arnaud Privat et de la désinvolture criminelle de Munsch", se souvient Imen Ghouali, journaliste au micro de L'Heure du crime pour RTL. 

Mercredi 15 juin 2016, le procès aboutit à la condamnation de Roselyne à 25 ans de prison pour complicité d'assassinat, considérée comme la commanditaire du meurtre. Munsch, le tireur, écope de 20 ans, tandis qu'Arnaud Privat, l'intermédiaire, est condamné à 15 ans. Les avocats de Roselyne ont tenté de plaider le crime passionnel, mais en vain.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Maître Jean-Robert Nguyen, avocat au barreau de Montpellier et l’un des avocats de Roselyne Pinchault.


- Imen Ghouali, journaliste et co-réalisatrice d’un Faites Entrer l’Accusé sur l’affaire Christophe Lejard : Roselyne Lejard, plutôt veuve que divorcée. 

- Maître Mikaël D'Alimonte, avocat au barreau de Montpellier et l’un des avocats de la famille de Christophe Lejard.

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info