Le tweet du préfet de police de Paris Didier Lallement, publié sur le compte de la préfecture alors que la manifestation à l’appel du comité Vérité pour Adama se finissait, samedi 13 juin, n’en fini pas de faire des vagues. Dans ce tweet le préfet écrivait : "'Sales juifs' scandé par les manifestants. Le préfet de police a signalé ces propos à l’autorité judiciaire". Assa Traoré, la sœur d’Adama a déposé aujourd’hui deux plaintes en diffamation contre le préfet de Police, une pour "dénonciation calomnieuse", l’autre pour "faux en écriture publique".
Selon la plainte, que RTL a pu consulter, le tweet du préfet a généralisé "à toutes les personnes présentes" la tenue de "propos antisémites", alors qu’il ressort des "témoignages des manifestants et des journalistes présents (..) qu'aucun propos de ce type n’avait été relevé à part celui, isolé, d’une vidéo publiée par Valeurs actuelles".
La vidéo en question, à l’origine de la polémique, a été tournée au moment du déploiement d’une banderole par des militants du mouvement d’extrême droite Génération identitaire sur un toit situé au-dessus de la place de la République. On y voit, selon la plainte d’Assa Traoré, un individu crier à trois reprise "sale juif".
Assa Traoré et son avocat Yassine Bouzrou considèrent que Didier Lallement ne "pouvait ignorer que le terme 'sales juifs' n’avait pas été scandé par les manifestants mais semble-t-il par 'un seul homme'". D’où les deux plaintes : l’une pour dénonciation calomnieuse puisque Assa Traoré faisait partie des manifestants et que le Préfet a dénoncé ces mêmes manifestants dans son signalement à la justice ; l’autre pour faux en écriture publique, qui vise le courrier envoyé par Didier Lallement au procureur de Paris car, selon la plainte le préfet a "rédigé cette écriture publique contenant des informations qu’il savait fausses dans le cadre de l’exercice de ses fonctions".
Contactée par RTL, la préfecture de Police indique : "il est du devoir de chaque fonctionnaire de signaler toute infraction dont il a connaissance. Les injures à caractère raciste et antisémite en font partie".
Les faits de dénonciation calomnieuse sont punis d'un maximum de 5 ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, ceux de faux en écriture publique aggravé par personne dépositaire de l'autorité publique, considéré comme un crime par le Code pénal, de 15 ans et 225.000 euros d'amende.
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