Agression de Samara à Montpellier : l'adolescente se plaignait de harcèlement scolaire

Samara, 13 ans, a été violemment rouée de coups par plusieurs jeunes de son âge, le 2 avril dernier. Sortie du coma, elle s'exprime auprès des enquêteurs deux jours après l'agression.

Le collège Arthur Rimbaud, à Montpellier, où la jeune Samara a été agressée le 2 avril 2024

Crédit : Pascal GUYOT / AFP

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Un déchaînement de violence inexplicable. Au surlendemain de l'agression de Samara, 14 ans, devant son collège de Montpellier le mardi 2 avril dernier, les questions sont nombreuses. L'adolescente pourrait apporter une partie des réponses. Sortie du coma, elle est entendue, ce 4 avril, par les enquêteurs, alors que trois autres ados sont toujours en garde à vue pour tentative de meurtre sur mineurs.

La mère de Samara nous raconte le récit de cette journée d'enfer. Elle reçoit un coup de fil du collège mardi midi pour venir chercher sa fille, car plusieurs de ses camarades l'attendent à la sortie pour en découdre. Vers 17h15, la jeune collégienne de 14 ans sort tout de même. Selon les témoignages, une vingtaine de jeunes l'attendent. Elle est rouée de coups, frappée à la tête violemment par au moins trois personnes du groupe, selon le procureur de Montpellier. Très grièvement blessée, elle est hospitalisée dans la foulée. Elle est placée dans un coma artificiel avant d'être réveillée le lendemain et entendue par les enquêteurs ce jeudi.

Trois mineurs, deux garçons de 14 et 15 ans et une jeune fille de 14 ans, sont soupçonnés d'avoir participé à cette agression ultra-violente. Ils sont entendus pour tentative de meurtre sur mineurs, en garde à vue. Le procureur souligne que les enquêteurs sont à la recherche d'autres participants ayant potentiellement porté des coups.

Les enquêteurs cherchent désormais à comprendre pourquoi cette agression s'est produite. Samara, apparemment, s'était plainte de harcèlement, à sa famille notamment. Elle dénonce un harcèlement quotidien dont elle était victime, le collège également était au courant. La rectrice de l'Académie de Montpellier assure qu'une mesure disciplinaire avait été prise au sein du collège l'an dernier à propos d'un élève qui harcelait la jeune collégienne.

Et pour la famille de Samara, ces violences pourraient avoir une explication religieuse, mais il convient de rester prudent. Selon la famille, elle aurait été agressée parce que certains élèves musulmans ne supportaient pas son mode de vie, qu'elle ne porte pas de voile par exemple, qu'elle se maquille, se faisant traiter de mécréante. C'est ce qu'affirme la mère de Samara. D'autres élèves contactés, s'ils décrivent bien une situation de harcèlement, ne décrivent pas ce côté religieux. Donc à ce stade, l'explication religieuse n'est pas encore établie par l'enquête. Cela reste des éléments déclaratifs. Prudence, donc l'audition de la jeune victime devra éclaircir ce point.

L'affaire a ému jusqu'au chef de l'État, Emmanuel Macron qui, ce 4 avril, estime que "rien ne justifie qu'on accepte qu'une jeune fille, une ado, soit ainsi agressée par plusieurs jeunes de son âge". "Je pense qu'il est important dans ces moments-là d'abord d'être aux côtés de cette jeune fille, de sa famille, de lui apporter tout notre soutien", a-t-il ajouté.

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