Son cas est unique dans les annales criminelles. Parce que son crime est atroce, parce qu’elle l’a commis seule, et parce que c’est une femme qui s’en prend à une autre femme. Sans doute aussi parce qu’il garde une part de mystère… Comment une femme peut-elle tuer sa meilleure amie et la dépecer pendant deux jours ? Quelle force l'a donc poussée ?
La réponse se trouve peut-être dans sa personnalité, mais on connaît mal Sylvie Reviriego. Ou disons que ce qu’on connaît d’elle ne nous éclaire pas beaucoup. Au procès, sa mère a expliqué qu’elle était "la fille dont toutes les mamans du monde peuvent rêver."
Une petite fille modèle qui va à la messe tous les dimanches, qui souffre, malgré tout, des moqueries des autres enfants. Elle a gardé les séquelles d’une polio et quitte l’école assez tôt. Et comme elle est bonne couturière, elle travaille comme piqueuse dans des entreprises de confection. Elle se marie jeune, à dix-neuf ans elle est enceinte.
Et puis vient le temps des vaches maigres. Elle est licenciée pour raisons économiques, les traites du pavillon deviennent trop lourdes. En 1982, elle se fait embaucher dans un hôpital près de Chinon, elle est agent technique dans un service d'enfants grabataires. Pendant ce temps, sa vie de couple se dégrade. Le mari est volage et violent. Sylvie fait une tentative de suicide. Ils divorcent finalement en 1987 et l’année suivante, à 37 ans, Sylvie Reviriego obtient son diplôme d'aide-soignante. La voilà célibataire, active, jeune encore, bien décidée à s’amuser.
C’est ce qu’elle va faire avec tous les excès d'une jeune femme restée sage trop longtemps. Elle quitte Chinon pour Tours, c’est là qu’elle retrouve Françoise Gendron, une amie d’enfance. Avec Françoise, c’est une amitié quasi-exclusive, elles se voient jour et nuit. Mais c’est une amitié teintée de jalousie et de rancœur… Le grand sujet de discussions et de disputes, ce sont les hommes.
Françoise connaît bien le monde de la nuit. Elle y est plus à l’aise et Sylvie lui reproche de garder pour elle "les meilleurs éléments". Elle accuse aussi Françoise de lui emprunter de l'argent sans la rembourser, de vendre des vêtements qu’elle a cousus et de garder les sous. Elle ne lui dit rien, elle ne réclame jamais, mais elle rumine. Selon le psychologue qui l’a suivie après sa tentative de suicide, elle semble toujours insatisfaite de sa vie, et jalouse de toute le monde. Au point de tuer ?
Les experts sont formels : elle n’est pas folle. Alors son avocate invoque la psychose médicamenteuse. Me Catherine Lison-Croze se souvient dans Le Journal du Dimanche : "Au moment de la reconstitution, il y avait des boîtes de pilules partout dans la cuisine, sa mère m’a appris qu’elle ingurgitait plus de 20 gélules par jour."
Des amphétamines, des extraits thyroïdiens frais, des anxiolytiques… Notamment du Lysanxia, un produit qui a des effets amnésiants et hypnotiques. Mais chez certaines personnes, au lieu de calmer, il décuple l’agressivité, il désinhibe, il provoque des troubles de la conscience… Cette piste ne sera pas retenue par le jury : en 1991, Sylvie Reviriego est condamnée à la perpétuité.
Sylvie Reviriego est sortie de prison en 2010, liberté conditionnelle assortie d’un suivi psychiatrique. À cette époque, selon son avocat, elle se trouvait quelque part en France, loin de Tours, en train de se reconstruire.
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