Affaire Sandra Bignet : pourquoi les zones d’ombre persistent sur les circonstances de son meurtre

PODACST - En 2019, Sandra Bignet est retrouvée sans vie dans le coffre de son véhicule. Si l'auteur de ce meurtre a été condamné, les doutes planent encore sur les circonstances de ce crime.

Cour d'assises du Val-de-Marne

Crédit : FRED DUFOUR / AFP

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Un dernier appel, et plus rien. Jawida n'oubliera jamais la date du 9 mai 2019. Ce jour-là, sa fille Sandra l'appelle à la fin de son travail. Une habitude entre les deux femmes. Au bout du fil, sa fille la prévient : "Je prends la route et je rentre à la maison". À cet instant, Jawida ne le sait pas encore, mais c'est la dernière fois qu'elle échange avec son enfant.

Trois jours plus tard, le corps sans vie de Sandra est retrouvé dans le coffre de son véhicule. Le choc est immense et le drame incompréhensible pour la mère et la sœur de la victime. Les analyses ADN effectuées sur le corps de la victime mènent à un suspect : Shamran Mehmood Raja. Avant sa mort, dans le cadre de son travail, Sandra s'est rendue dans un supermarché de Quincy-sous-Sénart dans l'Essonne, dans lequel travaille cet homme.

Devant les preuves accablantes, l'homme explique que la mort de la jeune femme est accidentelle. Shamran Mehmood Raja aurait tenté de la réanimer, en vain. Sous le coup de la panique, il dit avoir dissimulé son cadavre, de peur qu'on l'accuse. Mais l'autopsie infirme cette version : la jeune femme a été étranglée, et frappée à mort.

Shamran Mehmood Raja a-t-il agit seul ?

Si Shamran Mehmood Raja réfute être à l'origine du crime, il explique néanmoins avoir traîné le corps pour le cacher dans une pièce du magasin, avant de le déplacer à fin de la journée. Des affirmations qui ne correspondent pas aux conclusions de l'autopsie. Si le corps avait été traîné dans les escaliers, des lésions auraient été constatées sur les jambes de la victime, selon les experts.

Plus étonnant encore, le corps de Sandra n'était pas dans un état de décomposition lors de sa découverte. "C'est assez étonnant et cela renforce le fait que le corps a pu être maintenu dans la chambre froide du magasin, pendant plusieurs jours", explique un journaliste dans Enquêtes criminelles. Porter un cadavre dans un état de rigidité maximale seul, est extrêmement compliqué, réagit un légiste. Alors, a-t-il réellement agi seul ?

L'hypothèse de la chambre froide suscite une autre interrogation. Si le corps de Sandra est resté entreposé à l'intérieur du magasin, comment le gérant et le responsable de l'enseigne ont-ils pu l'ignorer ?

Si la justice a condamné Shamran Mehmood Raja à 20 ans de réclusion pour ce crime début 2024, elle soupçonne deux autres hommes du magasin - dont le frère de la victime - de recel de cadavres et de modification de scène de crime. Afin d'établir la responsabilité de chacun, ils ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.

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