16 mars 1914, IXe arrondissement de Paris. C'est ici que se trouve le siège du quotidien Le Figaro, dirigé par le journaliste Gaston Calmette. Cet homme, Henriette Caillaux - la femme du ministre des Finances Joseph Caillaux - ne le supporte plus. Cela fait quelque temps qu'elle assiste, désœuvrée, à la campagne d'attaques personnelles et insidieuses dans chacune des éditions du journal contre son mari.
Presque chaque jour, des éditoriaux d'une rare violence, lus par des milliers de personnes, prennent pour cible le ministre. Chaque jour, Henriette les parcourt avec effroi et colère. Jusqu'à cet éditorial de trop. Ce 16 mars 1914, le nom de Joseph Caillaux revient encore dans les colonnes du quotidien. Le ministre est fou de rage. "Si Calmette continue, je vais lui casser la gueule", s'insurge l'homme politique.
Devant lui, Henriette reste calme. Sans grande réaction, elle quitte le domicile, sous couvert d'une course à faire. La femme du ministre se rend ensuite chez un célèbre armurier de la capitale, y achète un revolver, puis l'essaie au sous-sol du magasin.
Après son achat, Henriette rentre chez elle, se change, puis repart. Derrière elle, elle laisse une lettre en évidence, pour que son mari ne puisse pas la manquer à son retour. Dans celle-ci, elle écrit ne plus pouvoir supporter les attaques dont son mari fait l'objet. Elle explique aussi son désir de justice. Une justice pour laquelle, elle a décidé d'agir seule. "Ma patience est finie", écrit-elle en bas de page. Déterminée, Henriette se dirige vers le siège du journal.
Lorsqu'il apprend la présence de la femme du ministre par sa secrétaire, Gaston Calmette est étonné. Le journaliste la fait entrer dans son bureau, et lui demande ce qu'il peut faire pour elle. Henriette ne répond pas. Puis, d'un calme olympien, sort son pistolet automatique et tire à six reprises sur le directeur. Gaston Calmette s'écroule. "J'ai fait mon devoir, ce que j'ai fait, je l'ai fait sans haine", lâche le journaliste à ses collèges, avant de décéder des suites de ses blessures à l'hôpital.
Lors de son procès, Henriette Caillaux est acquittée et échappe à la peine de mort. Son avocat, Fernand Labori, plaide le "crime passionnel" et parvient à convaincre la cour que cet acte n'était autre que celui d'une femme désespérée.
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