On l'appelait "Pierrot le fou". Un surnom qui définissent les traits d'un homme à l'esprit détraqué tant ses cavales macabres font frissonner. À l'été 2004, la silhouette inquiétante de Pierre Bodein apparaît dans la campagne alsacienne. Il vient de passer 8 années en prison pour séquestration, viol, braquage et tentative de meurtre. Tel un fauve qu'on aurait mis en cage, il reprend sa vie de prédateur aux crocs sanguinaires pendant sa liberté conditionnelle.
En l'espace d'une semaine, il viole, mutile puis tue deux fillettes, Jeanne-Marie (11 ans) et Julie (14 ans) et une jeune femme Hedwige (38 ans). C'est un délinquant, un criminel habitué de la prison et des hôpitaux psychiatriques, jouant la carte de la manipulation, trompant ainsi magistrats et psychiatres.
Philippe Kempf, avocat des parents de Marie-Jeanne Kegelin, n'est pas épargné par les stratégies du tueur. Interviewé dans L'Heure du crime, il raconte ses impressions : "Vous auriez croisé monsieur Bodein dans la rue, vous n'auriez jamais pensé croisé ce criminel, dit-il.
Jamais vous ne pourriez voir derrière ce petit personnage le monstre qu'il est
Philippe Kempf, avocat
Il poursuit : "La première fois que je l'ai vu, c'était un petit papi alsacien bien gentil dans sa chemise à carreaux, très poli, très déférent, très obséquieux, qui parle avec un bon petit accent alsacien. Jamais vous ne pourriez voir derrière ce petit personnage le monstre qu'il est".
Un comportement dangereux qui fait débat quant à sa place dans la société. Selon Philippe Kempf, l'attitude de Pierre Bodein n'est pas propre à une folie psychologique mais bien celle d'un esprit machiavélique bien pensant.
"Même s'il avait été libéré à la date prévue, c'est à dire trois mois plus tard, il aurait quand même passé à l'acte. Pour moi, cet individu doit être écarté de la société. Il n'est pas fou, c'est un manipulateur extraordinaire. La façon dont il a leurré les psychiatres, c'est quelque chose d'incroyable", raconte Philippe Kempf.
Ce tueur en série qui, lorsqu'on additionne les peines, a déjà été condamné à 62 ans de prison. Le 22 mars 2019, le détenu demande une requête à la Commission d'Instruction de la Cour de Révision pour réexaminer son procès. Cette demande sera jugée irrecevable par la commission, maintenant son emprisonnement à perpétuité.
- Philippe Kempf, avocat des parents de Marie-Jeanne Kegelin.
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