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Affaire Nicolas Collet : pourquoi le procureur a-t-il plaidé "l'altération du discernement" ?

PODCAST - Lors du procès de Nicolas Collet, jugé pour le meurtre de sa mère, le procureur Alexandre Rossi plaide l'altération du discernement. Pour lui, le meurtrier était atteint d'un trouble psychique "au moment des faits".

La police aux abords du palais de justice de Nîmes
Crédit : PASCAL GUYOT / AFP
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Marie Zafimehy - édité par Jeanne Rouxel
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"Mon métier, c'est de requérir, entre autres, des peines qui soient justes", insiste Alexandre Rossi, magistrat auteur de 50 idées reçues sur la justice (Enrick B. Éditions, 2022). Pour lui, c'est ce qu'il s'est passé pour l'affaire Nicolas Collet. En août 2017, ce dernier a poignardé de douze coups de couteau sa mère au domicile familial, avant de prendre la fuite et se rendre. Au procès, le procureur plaide l'altération du discernement : c'est-à-dire que l'accusé, au moment des faits, était atteint d'un trouble psychique.

"Parfois, on a des homicides avec le premier objet qui nous tombe sous la main. Lui est allé chercher un couteau, un couteau de cuisine de neuf centimètres. Il donne douze coups de couteau dans la région de la gorge. Ça prouve l'homicide", précise le procureur. Et poursuit : "Bien souvent dans les affaires que j'ai déjà eu à traiter, on a des gens qui essayent de se suicider, qui se dénoncent immédiatement. Lui prend la fuite. Puis durant la procédure, il a quand même fait preuve d'un certain calcul. Il a même fait appel de certaines décisions".

Pour autant, lors de cette affaire, Alexandre Rossi garde en tête certains facteurs. Des facteurs qui auraient pu, au moment des faits, altérer sa conscience. L'auteur du crime montre un passé psychiatrique chargé. Bipolaire, schizophrène… Chez Nicolas Collet, les diagnostics sont nombreux et les hospitalisations, courantes. 

Mon métier, c'est de requérir, entre autres, des peines qui soient justes

Alexandre Rossi, magistrat

"Au départ, on avait eu ce qu'on appelle un examen psychiatrique qui n'est pas la même chose qu'une expertise. C'est quelque chose qui est fait dans l'urgence de la garde à vue. Et le premier psychiatre qui avait vu Monsieur Collet, lui, ne concluait ni à l'altération ni à l'abolition", se souvient le magistrat. 

Pour autant, lors de sa mise en examen, les expertises psychiatriques divergent. La situation est d'autant plus complexe : l'accusé décide de garder le silence sur ses actes. "Un des deux experts dit qu'il ne peut pas assurer sa mission parce qu'on ne lui parle pas. Le deuxième expert qui fait une expertise 'sur pièces', conclut à une schizophrénie de la part de Monsieur Collet et, lui, évoque son abolition".

D'autre part, Nicolas Collet a un lourd passif de toxicomanie. Le jour du meurtre, ce dernier était également sous l'influence de cannabis. "En quantité pas importante du tout et à l'exclusion de tout anxiolytique, de toute cocaïne, de toute héroïne (…) Donc, c'était arrivé de dire que finalement, la consommation de drogue, c'était un adjuvant à sa schizophrénie. Donc ça a aggravé ses troubles psychiatriques, ça ne les a pas calmés, mais ça les a exacerbés", enchérit le procureur.

La peur d'une récidive

Alexandre Rossi le rappelle : comme il est d'usage que le code pénal prévoit l'irresponsabilité en cas d'abolition du discernement lors du crime. "J'avais tenté d'expliquer que le comportement de Monsieur Collet n'était pas fou", raconte le procureur. 

Si Alexandre Rossi plaide l'altération du discernement, les juges et les jurés, eux, ne croient pas en la folie de Nicolas Collet et le condamnent en appel à trente ans de réclusion criminelle. Tous craignent que cet acte d'une rare violence ne se reproduise. "Ils ont estimé que l'acte était gravissime, vu l'absence de tout regret, et de toute explication. Ils ont aussi estimé que remettre Monsieur parmi nous, dans la société, et bien la prochaine fois, il ferait ça à son père, sa sœur ou sa voisine." 

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