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Affaire Maylis Daubon : a-t-elle voulu empoisonner ses filles ?
PODCAST - "L'Heure du Crime" revient sur affaire Maylis Daubon. Depuis janvier 2022, cette mère de famille est mise en examen pour empoisonnement sur ses deux filles. L'aînée, est morte d'une surdose médicamenteuse en 2019. La suspecte souffrirait du syndrome de Münchhausen.
Le 13 novembre 2019, une jeune fille de 18 ans est retrouvée inerte dans sa chambre à la suite d’une surdose médicamenteuse. Elle décède à l’hôpital après un coma de cinq jours. Les circonstances de ce décès intriguent beaucoup les policiers. "Il y a eu un énorme travail d’enquête avec beaucoup de témoignages", souligne Philippe De Maria, correspondant RTL en Nouvelle-Aquitaine et invité de L'Heure du Crime.
La mère de la jeune fille semble détachée de cet événement tragique. Lors du malaise d’Enéa, elle affirme ne pas être au domicile et ordonne à son autre fille de ne pas appeler tout de suite les secours. Seulement son téléphone la borne à la maison lors de l’ingestion de propranolol.
L’historique de recherches Google de cette dernière affiche des mots tels qu'"intoxication aiguë bêtabloquants" ou encore "tentative de suicide par bêtabloquants".
Le syndrome de Münchhausen
Maylis Daubon est placée en garde à vue deux ans plus tard. Celle-ci est mise face aux contradictions, interrogations, mensonges lors des investigations. Elle dément avoir fait du mal à Enéa, mais l’enquête révèle que la mère aurait empoisonné sa fille. Le 20 janvier 2022, Maylis Daubon est mise en examen et incarcérée.
Les enquêteurs découvrent que l’autre fille de Maylis Daubon a été, elle aussi, empoisonnée par sa mère. "Ma cliente est profondément accablée à propos des accusations qu’on lui porte", affirme Me Gérard Danglade, avocat de Maylis Daubon et invité de L'Heure du Crime.
En 2023, les experts psychiatriques annoncent que Maylis Daubon est atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration. Un trouble au terme duquel un parent imagine et se persuade que son enfant souffre d'une pathologie. Elle va alors aller jusqu'à provoquer une maladie imaginaire pour la soigner, jusqu’à donner à l’enfant des médicaments, sans mesurer les dangers encourus. "C'est un syndrome très rare, il n'y a pas plus de 300 cas par an dans le monde", explique Estelle Dossin, psychanalyste et invitée de L'Heure du Crime.
Empoisonneuse déterminée ou mère perdue ? La justice va devoir trancher.
Nos invités
- Philippe De Maria, journaliste, correspondant RTL dans la région Nouvelle-Aquitaine.
- Gérard Danglade, avocat au barreau de Bordeaux et avocat de Maylis Daubon.
- Estelle Dossin, psychologue clinicienne et psychanalyste.
