4 min de lecture

Affaire Marguerite Edwards : le tueur au syndrome de Diogène

PODCAST - "L'Heure du crime" explore la mystérieuse disparition de Marguerite Edwards, une étudiante américaine à Montpellier en 1982. Séquestrée et étranglée, son meurtrier, atteint du syndrome de Diogène, se cachait dans les murs de la faculté.

L'appartement d'un homme atteint du syndrome de Diogène (image d'illustration).

Crédit : Arnaud Chochon / Hans Lucas via AFP

L'INTÉGRALE - Marguerite Edwards : la séquestrée de la fac de Montpellier

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Jean-Alphonse Richard & Lucille Meriaux

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Marguerite Harris Edwards était une jeune Américaine de 25 ans, étudiante parfaitement francophone. Venue à Montpellier pour y suivre des études de droit, elle se fondait dans le décor universitaire. Mais un matin d’octobre 1982, tout s’arrête brutalement.

Marguerite quitte son appartement à vélo vers 10h30 avec son sac à dos rouge. Elle a été vue pour la dernière fois à 13h15 au restaurant universitaire et disparaît. Ses amis, inquiets, poussent enfin la porte du commissariat la semaine qui suit. Marucia, sa colocataire, est catégorique : Marguerite ne s’est pas volatilisée volontairement. Fugue, accident, suicide ? Toutes les hypothèses sont écartées.

Le 15 octobre, un avis de recherche est lancé. Mais il n'y a ni témoin, ni indice. Même son vélo rouge, un Rollier, reste introuvable. Jusqu’au 17 octobre. Ce jour-là, un spéléologue découvre, dans un sous-bois à vingt minutes de Montpellier, le corps sans vie d'une jeune femme. C’est bien le corps de Marguerite. Le sac à dos rouge gît à quelques mètres. L’autopsie révèle une mort par strangulation, survenue entre le 14 et le 16 octobre. Elle a donc été séquestrée plusieurs jours.

La bicyclette retrouvée

Les enquêteurs remontent alors le fil de ses dernières heures. Une amie, Isabelle, se souvient que Marguerite avait un "rendez-vous" ce jour-là. Un détail attire leur attention : une inscription dans le carnet de la victime, à la date du 7 octobre : "Call LD" ou "Appeler LD". 

L'enquête se tourne alors vers Léon Deshayes, 53 ans, technicien à la faculté des sciences, dont les initiales correspondent à "LD". Surnommé "Léon le boiteux", il connaît les moindres recoins du campus. Il admet avoir connu Marguerite. Selon lui, elle avait besoin d’argent. Il lui aurait proposé un petit boulot de traduction. Il nie toute implication. Mais les indices s’accumulent.

Le 5 novembre, la bicyclette rouge est retrouvée, garée… devant le laboratoire de biologie où travaille Deshayes. Puis les enquêteurs découvrent que Léon a utilisé deux tickets de restau U chaque jour, la semaine suivant la disparition de Marguerite. L’un pour lui, l’autre pour un sachet-repas.

"La découverte du vélo est capitale, car elle ne se déplace constamment qu'en vélo. À partir de là, retrouver le vélo signifie dans une certaine mesure retrouver la personne en question", explique Jean-Pierre Fabre, ancien officier de gendarmerie, au micro de L'Heure du crime pour RTL. 

Léon, le collectionneur

Face à ces éléments, Léon Deshayes est arrêté le 25 janvier 1983. En garde à vue, après deux jours de silence, il avoue : le 7 octobre, dit-il, Marguerite est venue le rejoindre dans une pièce cachée du laboratoire au sein de l'université. Il prétend qu’ils ont passé la nuit ensemble, qu’il a voulu la garder, qu’il l’a séquestrée une semaine, puis tuée ne sachant que faire de la jeune femme. 

Le procès s’ouvre le 5 décembre 1984. Léon Deshayes apparaît impassible. On découvre un homme secret, avare, vivant dans une obsession de contrôle. Propriétaire de plusieurs biens immobiliers, il vivait pourtant dans l’austérité extrême, avec sa femme. 

"Il avait le syndrome de Diogène, ce sont des gens qui accumulent jusqu'à avoir leur appartement complètement submergés. Avec sa femme, ils avaient plusieurs appartements et voitures où ils accumulaient leurs cochonneries", détaille Michel Sidobre, étudiant à l’université de Montpellier au moment de la disparition de Marguerite. 

"Un homme de sang-froid"

Au fil des audiences, Deshayes revient sur ses aveux. Il se dit innocent et accuse les enquêteurs de pressions. Le major Gatounes défend avec force son enquête. Les experts psychiatres, eux, dépeignent un homme aux pulsions pathologiques et aux fantasmes de domination. Après une courte délibération, Léon Deshayes est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

"On est face à un homme de sang-froid, il n'a aucune compassion pour sa victme. Cela montre quelque part que Marguerite était peut-être perçue par lui comme un objet parmi d'autres, qu'il accumulait au fil de ses tournées de récupération", avance François Barrère, réalisateur d'un épisode sur le sujet, au micro de L'Heure du crime pour RTL.

Les invités de "L'Heure du crime"

- François Barrère, reporter spécialisé police-justice au journal du Midi Libre et réalisateur d'un épisode sur cette affaire dans le podcast de Midi Libre Crimes et Justice. 
- Jean-Pierre Fabre, ancien officier de gendarmerie et auteur de l’ouvrage La double vie de l’étrangleur, publié aux éditions Michel Lafont. 
 - Michel Sidobre, auteur, acteur et étudiant à l’université de Montpellier au moment de la disparition de Marguerite. 



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