Affaire Marc Féral : ce patron de discothèque a-t-il prémédité le meurtre de son ami ?

Le 13 janvier 2014, Marc Féral, se tient face aux juges. L'homme de 57 ans est bien connu dans la région : il est accusé d'avoir tué son ami de longue date, Jean-Paul Chardenoux, sur fond de rivalité amoureuse. Un crime qui a stupéfié le département de l'Hérault. "J'ai abattu un père de famille. Il y a deux enfants qui le pleurent aujourd'hui, qui le pleureront demain. Je mérite la peine de mort", déclare-t-il depuis le box. 

Si le patron de discothèque réclame une peine exemplaire, c'est qu'il réalise à ce moment qu'il a commis l'impardonnable. Mais tout n'était pas joué d'avance. Pendant les deux ans d'enquête, Marc Féral a tenté de faire passer son crime pour un acte accidentel et désespéré.

Pour les gendarmes, les versions que défend Marc Féral sèment le trouble dès le départ. L'homme prétend s'être fait menacer par messages pendant des mois, par celui qu'il a abattu. Humiliation, insultes… Le patron de discothèque présente aux enquêteurs les messages et notamment le harcèlement qu'il subit par l'homme qu'il accuse de l'avoir poussé à bout, et qui lui a volé Martine, celle qu'il prétend aimer. 

À ce moment, Marc Féral ment aux enquêteurs. L'homme sait pertinemment que Jean-Paul Chardenoux n'est pas l'auteur de ces messages scabreux. En tirant sur lui, il savait donc qu'il tirait sur un innocent. Petit à petit, l'enquête révèle également la véritable obsession pour la femme que Jean-Paul Chardenoux fréquente. Une obsession qui l'aurait conduit à assassiner celui qu'il considère, non pas comme son ami, mais bel et bien son rival. 

Un crime soigneusement planifié ?

"Je ne sais pas comment il faisait, s'il avait des indics partout, mais il arrivait à retrouver toujours les traces de Jean-Paul et de Martine", déclare l'ex-épouse de Jean-Paul Chardenoux dans l'épisode d'Enquêtes criminelles dédié à cette affaire. 

L'homme semble en effet nourrir une haine viscérale à l'encontre de Jean-Paul. Et les éléments qui appuient son projet de le tuer affluent. Devant les gendarmes, Martine, celle qui est au cœur de toutes ses obsessions, explique notamment l'enfer qu'elle subit depuis qu'elle a mis fin à sa relation avec Marc Féral. Tag devant la porte de son domicile, crevaison de pneu… Le patron de discothèque, qui n'accepte pas la rupture, lui fait vivre un véritable calvaire. 

Dans le bureau des enquêteurs, Martine se confie davantage et accuse même Marc Féral d'être peut-être un tueur en série. La jeune femme explique qu'avant cette relation, elle vivait en couple avec un autre homme, un gendarme, qui a mystérieusement disparu. Aussitôt, le patron de discothèque est extrait de sa prison pour être réinterrogé. L'homme dément toute implication. Et la suite de l'enquête lui donne raison. En avril 2010, le corps du gendarme disparu est finalement retrouvé. Il semble avoir mis fin à ses jours. 

Un autre élément interpelle : après avoir tiré sur Jean-Paul Chardenoux, Marc Féral tente de mettre fin à ses jours. "Une tentative de suicide maquillée", selon les enquêteurs. Des éléments qui, pour la justice, confirment non pas un geste de désespoir, mais un assassinat soigneusement planifié. Pour son crime, les assises le condamnent à 24 ans de réclusion, avant que l'homme ne se donne la mort dans sa cellule en mars 2019.