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Affaire Grégory : Jacqueline Jacob serait le principal corbeau, d'après des experts

VU DANS LA PRESSE - Un rapport d'expertise conclut que la lettre de revendication du meurtre du petit Grégory présente "un style hautement similaire" à celui de Jacqueline Jacob, la grande-tante de la victime.

Photo non datée du petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé noyé le 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans la Vologne.
Photo non datée du petit Grégory Villemin, 4 ans, retrouvé noyé le 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans la Vologne.
Crédit : AFP
Florise Vaubien

Une affaire criminelle qui continue de connaître des rebondissements, près de 40 ans après les faits. Le meurtre de Grégory Villemin, petit garçon de 4 ans tué le 16 octobre 1984 sur les rives de la Vologne (Vosges), n'a jamais été élucidé

Malgré les nombreuses lettres envoyées par le corbeau ou les corbeaux à la famille Villemin et des investigations poussées, les enquêteurs n'ont jamais bouclé ce dossier. L'entourage familial a toujours été dans le collimateur des magistrats et une énième expertise vient confirmer cette thèse. 

Selon les informations du 20minutes, le dernier rapport d’expertise stylométrique a désigné avec une "forte probabilité" Jacqueline Jacob, la grand-tante de la victime. Elle serait l'autrice de la lettre de revendication du crime. "Cette expertise vient d’être versée au dossier d’instruction", a confirmé à nos confrères le procureur général Thierry Pocquet du Haut-Jussé.

"Un style hautement similaire" à celui de Jacqueline Jacob

Ce rapport de 178 pages a été commandé à une entreprise suisse en 2017 : il devait tenter de statuer l'identité du ou des coupables en analysant "le style d'écriture et la syntaxe". Les experts devaient comparer 24 lettres du corbeau "avec 11 textes différents attribués à quatre protagonistes du dossier", à savoir Bernard Laroche (l’oncle de Grégory), Christine Jacquot (sa nourrice) et Marcel et Jacqueline Jacob (son grand-oncle et sa grand-tante).

Conclusions : il est "fort probable" que les 24 lettres du corbeau ont été écrites "selon les critères stylométriques" de cinq auteurs différents. Des résultats qui vont dans le sens de la thèse d'un meurtre commis par "une équipe" et non par un seul individu. 

Une des écritures analysées a particulièrement attiré l'attention des spécialistes : "un style hautement similaire" à celui de Jacqueline Jacob a ainsi été repéré. Celle-ci aurait signé "au moins sept des vingt-quatre courriers" concernés. 

Une méthode d'analyse critiquée

Ces conclusions sont vivement critiquées par la défense de la grande-tante. "Si on a effectivement comparé les lettres du corbeau avec une pauvre carte postale d’une quinzaine de mots, c'est encore plus de la foutaise que ce que je pensais", a estimé Maître Frédéric Berna.  

En décembre 2020, les avocats des autres suspects avaient eux aussi dénoncé une méthode d'analyse inappropriée pour élucider un crime. "Cette technique vise à éviter les plagiats en littérature en comparant des dizaines et des dizaines de pages. Et là, on attend qu'elle délivre le nom du corbeau en comparant des tous petits écrits…", s'interrogeait Stéphane Giuranna, qui défend Marcel Jacob, dans un entretien pour le 20minutes.

"Nous avons pris connaissance de ce rapport en stylométrie qui est technique et complexe à appréhender", a explique de son côté l'avocat de Christine et Jean-Marie Villemin, François Saint-Pierre. "Nous sommes donc très prudents sur l'analyse qui doit en être faite et les conclusions à en tirer", a-t-il ajouté. 

Le syndrome de la Vologne tient toujours

Une source proche du dossier

Plus de 30 ans après le meurtre du petit Grégory, la justice française continue d'enquêter sur cette affaire criminelle qui ne cesse de se heurter au "mutisme" de certains témoins et à l'absence de preuves accablantes

"Le président de la chambre de l’instruction (qui dirige les investigations) poursuit les auditions", a assuré le procureur général, "mais le syndrome de la Vologne tient toujours", déplore une source proche du dossier. "Ce n'est que mutisme et entre-soi", confie-t-elle.

De leurs côtés, Marcel et Jacqueline Jacob ont toujours crié leur innocence et martèlent qu'ils n'ont "rien à se reprocher". Des propos réitérés dans une série d'interviews accordées en début d'année. "Je n'ai jamais écrit une lettre", expliquait Jacqueline Jacob à nos confrères de Vosges Matin. "Nous n'avons rien à voir avec la mort du petit Grégory", avait-elle assuré

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