Affaire Françoise Lamarque : le meurtrier sans visage de la rue Léon Gischia

Mardi 5 juin 2007. Rue Léon Gischia. Un homme sonne à la porte du pavillon qu'occupe Françoise Lamarque. Il connaît bien l'ancienne kinésithérapeute, il effectue des petits travaux pour elle. Ce matin-là, la retraitée de 70 ans ne répond pas.

Il récupère les clefs chez une voisine et pénètre dans le logement. Françoise Lamarque gît dans le cabinet de toilette du rez-de-chaussée. Elle baigne dans une mare de sang. On ne peut pas voir son visage : il est masqué par deux sacs plastique. Le légiste affirme qu'elle a été frappée avec violence à la tête et que cela a provoqué une hémorragie massive.

Un poste de télévision, un lecteur DVD et des bijoux ont été emportés. Les enquêteurs pensent évidemment à un cambriolage qui a mal tourné. Un voleur qui est toutefois entré sans effraction, comme si on lui avait ouvert la porte. Il a pris soin de ne laisser aucune empreinte ou trace ADN.

Une scène de crime "déroutante"

"Ce qui m’a frappé en tant que praticien, c'est cette scène de crime qui est très déroutante. On a volé quelques objets. Mais pourquoi mettre à mort quelqu’un pour un mobile aussi futile ?", explique Thierry Lévêque, journaliste et auteur d’une enquête dans le magazine Marianne en août 2025 sur le meurtre de Françoise Lamarque.

Les soupçons se portent sur l'homme qui a découvert le corps de Françoise Lamarque. Âgé d'une soixantaine d'années, il avait rencontrée la retraitée quelques mois auparavant au sein du club de marche où elle était adhérente. "Était-ce un prétendant, un ami ? Est-ce qu’il y a un litige qui aurait pu être le mobile ? Il n’y a rien qui le mette en cause à part des suppositions. Il n’y a pas plus que ça", rappelle Thierry Lévêque, l'invité de L'Heure du Crime. 

Une enquête qui s'essouffle

La voiture de Françoise Lamarque est scrutée par les experts de la police scientifique. L'Opel Agila de couleur vert pomme, qui avait disparu de la maison, a été retrouvée tout près du lieu du crime. Le petit monospace a pu servir à emporter les objets volés dans le pavillon.

Il n'est pas endommagé et aucune portière n'a été forcée. Exactement comme dans la maison, les enquêteurs ne détectent sur le moment aucune empreinte, ni trace ADN dans l'habitacle.

Vendredi 13 juillet, le parquet de Dax ouvre une information judiciaire pour "vol avec violence suivi de meurtre". Le magistrat parle "d'énigme" et de "mystère total". En 2011, un non-lieu est finalement prononcé. "On est frustré dès lors que toutes les vérifications, les ficelles que l'on commence à tirer n’aboutissent à rien. Je reste frustré de ne pas avoir pu mettre la main sur l’auteur de ces faits", souligne Marc Mariée, vice-procureur de la République de Dax en 2007. 

De nouvelles traces d'ADN

En 2015, les trois filles de Françoise Lamarque souhaitent relancer l'enquête. Elles témoignent dans le journal Sud-Ouest. Leurs efforts vont payer puisque sept ans plus tard, le pôle des cold cases de Nanterre reprend l'enquête. De nouvelles visites "in situ" de la juge Sabine Khéris sont organisées afin de mieux visualiser la scène de crime. 

Grâce à de nouvelles expertises, un ADN masculin inconnu est détecté dans l'Opel Agila de la victime. Selon le journal Marianne, cette trace génétique nouvelle ne correspond à aucun individu figurant dans les fichiers judiciaires. Les recherches ont été élargies en utilisant la technique de la parentèle. Cela consiste en une tentative d'identification dans les fichiers d'un ADN proche, de celui d'un parent, pour se rapprocher de l'inconnu. Cette nouvelle piste pourrait enfin permettre de démasquer le mystérieux meurtrier de Françoise Lamarque. 

Si vous avez la moindre information sur ce meurtre contactez l'adresse mail suivante : temoignages.coldcase.tj-nanterre@justice.fr 

Les invités de "L'Heure du Crime"

- Thierry Lévêque, journaliste spécialiste des faits divers. Auteur d’une enquête dans le magazine Marianne en août 2025 sur le meurtre de Françoise Lamarque : L’affaire Françoise Lamarque, un déchaînement de violences hors normes. 
Il est également auteur du livre : Le continent des oubliées, publié aux éditions Dark Side. 

- Marc Mariée, magistrat honoraire et vice-procureur de la République de Dax en 2007. 

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