Affaire Fourniret-Olivier : l'avocat général du premier procès se souvient du témoignage "insoutenable" d'un père de victime

Francis Nachbar connaît bien M. Desramault. En 2004, celui qui est procureur au parquet de Charleville-Mézières, se rend en personne chez le retraité pour lui annoncer que Michel Fourniret vient d'avouer le meurtre de sa fille, disparue depuis 15 ans. Une visite qu'il raconte en détails dans le premier épisode des Voix du crime consacré au parcours criminel du tueur en série français et de sa femme, Monique Olivier. 

Son ex-mari décédé, cette dernière comparaît devant la cour d'assises de Nanterre depuis le 28 novembre pour complicité dans trois autres dossiers de meurtres et disparitions. Elle est accusée d'avoir participé aux enlèvements et meurtres de Joanna Parrish, Marie-Angèle Domèce et Estelle Mouzin. 

Dans Les Voix du crime, Francis Nachbar revient sur l'enquête qui a permis de démasquer le couple diabolique dans ces affaires, mais aussi sur le procès qui les a conduit pour la première fois dans le box des accusés en 2008. Lors de ces huit semaines d'audience, les proches des victimes ont été appelés à la barre. Parmi elles : M. Desramault, père de Jeanne-Marie qu'il a rencontré quelques années plus tôt.

Il salue la cour en espérant faire un grand sourire, et en fait, c'est un rictus de détresse

Francis Nachbar

Le corps de Jeanne-Marie Desramault est retrouvé en 2006 lors de fouilles au château du Sautou. La nouvelle met fin au calvaire de son père, malade et veuf depuis que sa femme est morte de chagrin. Au procès, il tient à témoigner.

À lire aussi

Faits Divers

Meurtre d'Estelle Mouzin : pourquoi cette affaire est "une catastrophe judiciaire”

"Il arrive en fauteuil roulant parce qu'il est de plus en plus malade, se rappelle Francis Nachbar dans Les Voix du crime. C'est sa nièce qui pousse le fauteuil roulant. Avec sa casquette à carreaux, je m'en souviendrai toute ma vie. Naturellement, il salue la cour en espérant faire un grand sourire, et en fait, c'est un rictus de détresse."

On était tellement triste pour lui

Francis Nachbar

S'en suivent des sanglots. "Il s'effondre, il voulait parler, il avait préparé un texte, il en est incapable. Il y a un gémissement qui est complètement insoutenable et tout le monde était véritablement très, très ému", décrit l'avocat général. "On était tellement triste pour lui. Et puis cette douleur était tellement terrible à constater, à voir. Et puis finalement, il ne peut plus rien dire. Il gémit, il pousse un cri rauque et il regagne son siège."

À l'issue de ce procès, Michel Fourniret et Monique Olivier sont condamnés à la prison à perpétuité pour les meurtres de Jeanne-Marie Desramault et six autres jeunes filles. Une peine qu'encourt de nouveau Monique Olivier à Nanterre.