Affaire Fiona : au procès, les accusés se renvoient la responsabilité

La cour et les jurés se sont retirés pour délibérer ce mercredi 16 décembre, peu avant 10h, au procès en appel de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona morte en mai 2013, et de son ex-compagnon Berkane Makhlouf devant les Assises du Rhône. 30 ans de réclusion étaient requis mardi contre les deux accusés. L'enfant est tombée sous les coups du couple, mais son corps n'a jamais été retrouvé, au procès les accusés ne cessent de se renvoyer la responsabilité de sa mort. 

D'une voix neutre, sans aucune émotion comme tout au long du procès, Cécile Bourgeon a simplement déclaré penser à Fiona tous les jours, rien d'autre. "Je l'aimais de tout mon cœur, je n'ai jamais porté de coup sur elle", a rajouté Berkane Makhlouf. Depuis ce matin, les jurés répondent aux 14 questions qui leur sont posées, sur les responsabilités de ce couple de toxicomanes, manipulateurs, menteurs, violents. "Cette association de la ruse et de la rage", selon les mots impitoyables du procureur, qui a requis 30 ans de réclusion.

Il n'existe aucune preuve formelle au vu de l'absence du corps. Simplement l'hypothèse très probable d'un décès lié à des maltraitances régulières, avec les coups de trop sur une enfant déjà bien abîmée, le samedi 11 mai 2013 au soir. Tous les deux s'accusent mutuellement d'avoir frappé la fillette mais leurs versions sont approximatives, hésitantes, peu étayées. Le lourd passé de violence, contre ses petites amies notamment, ne plaide pas pour Berkane Makhlouf, même si, à la différence de Cécile Bourgeon, il a toujours montré une émotion visiblement sincère à chaque fois qu'il prononçait le nom de la petite Fiona.