Affaire Fiona : pourquoi un quatrième procès s'ouvre ce mardi ?
ÉCLAIRAGE - Ce mardi 1er décembre, Cécile Bourgeon et son ex-compagnon Berkane Makhlouf seront jugés pour la mort en mai 2013 de la petite Fiona. Il s'agit du quatrième procès dans cette affaire.

Saura-t-on, un jour, la vérité sur la mort de Fiona, 5 ans, en mai 2013 ? Le corps de la fillette pourra-t-il un jour être retrouvé ? Plus de sept ans après les faits et pour la quatrième fois depuis le début de cette affaire, le procès de Cécile Bourgeon et son ex-compagnon Berkane Makhlouf s'ouvre ce mardi 1er décembre à Lyon.
Ce procès en appel dans la cour d'assises du Rhône avait été reporté en janvier en raison de la grossesse de Cécile Bourgeon, puis de nouveau en mai en raison de la situation sanitaire. Ce nouveau procès doit se poursuivre jusqu'au 18 décembre prochain.
Un premier procès avait eu lieu en 2016, en première instance, à Riom (Puy-de-Dôme). Berkane Makhlouf avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir porté des coups mortels à Fiona. Cécile Bourgeon avait écopé pour sa part de 5 ans de prison, notamment pour dénonciation mensongère.
En octobre 2017, le procès en appel devant les assises de Haute-Loire avait tourné court en octobre 2017 en raison d'accusations de subornation de témoin. Un nouveau procès s'était tenu en février 2018, et chaque accusé avait pris 20 ans de réclusion criminelle pour coups mortels aggravés sur Fiona. Ce verdict a toutefois été cassé par la Cour de cassation en février 2019.
Jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle
Ce jeudi 26 novembre, Berkane Makhlouf, écroué depuis septembre 2013, a vu sa demande de mise en liberté rejetée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon. De son côté, Cécile Bourgeon, qui a purgé sa peine initiale de 5 ans, avait pu quitter la prison de Lyon-Corbas dès l'arrêt de la Cour de cassation. Pour la première fois, celle-ci comparaîtra donc libre.
Les avocats de Cécile Bourgeon ont confirmé que leur cliente assure ne jamais avoir levé la main sur sa fille. Toutefois, en février 2018, l'avocat général avait estimé que l'ancien couple "tortionnaire" avait agi de concert dans la mort de la fillette, victime d'une "violence continue" pendant "les jours et les heures précédant sa mort". Les accusés encourent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
De nombreuses zones d'ombre
Toutefois, de nombreuses zones d'ombre subsistent sur les circonstances de la mort de la fillette et le partage des responsabilités. Avant de reconnaître avoir tué l'enfant et l'avoir enterré dans un bois, de nuit, à la hâte, le couple avait fait croire à un enlèvement de l'enfant dans un parc de Clermont-Ferrand.
Toutes les recherches pour retrouver la sépulture de fortune de Fiona ont échoué. La tâche s'annonce ardue pour les jurés lyonnais qui pourraient en être réduits aux hypothèses en l'absence de corps.
"Je crois sincèrement qu'elle ne sait pas où sa fille est enterrée", explique à l'AFP l'un des avocats de Cécile Bourgeon, Me Gilles-Jean Portejoie, ajoutant qu'à l'époque le couple "vivait dans la recherche frénétique de produits stupéfiants". Selon l'avocat, "la toile de fond de la toxicomanie est prépondérante" dans ce dossier.
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