Il y a 10 ans, l'affaire Fabienne Kabou jetait l'effroi sur la France entière. Si bien que cette histoire fascinante s'est frayé un chemin sur les écrans de cinéma. En 2022, dans son film Saint Omer, la réalisatrice Alice Diop s'enquérait des mystères qui ont poussé cette jeune mère à commettre l'irréparable : l'infanticide de sa propre fille.
En juin 2016, Fabienne Kabou comparaissait devant la cour d'assises de Saint-Omer pour assassinat sur mineur de moins 15 ans. Elle était condamnée à 20 ans de réclusion criminelle, avant d'être de nouveau jugée en appel en 2017. Un procès médiatique que la réalisatrice retraçait dans son film en presque huis-clos.
Pré-sélectionné pour représenter la France aux Oscar après avoir été primé aux César et à la Mostra de Venise, le film déroule en deux heures tout un processus judiciaire auquel s'est réellement confronté Fabienne Kabou pendant trois ans. Dans Saint-Omer, Alice Diop choisit de mettre au premier plan Rama, une jeune romancière qui assiste au procès de Laurence Coly (Fabienne Kabou). C'est l'histoire d'un drame qui, dans la vraie vie, accuse le coup d'une mère tueuse à l'esprit complexe.
Le 19 novembre 2013, Fabienne Kabou, se rend en train à Berck (Pas-de-Calais), accompagnée de son enfant, Adélaïde, âgée de 15 mois. Un voyage qu'elle-même n'arrive pas à justifier. Pourtant, elle s'y rend avec un but bien précis, laissant allègrement des indices de son périple macabre. Au petit matin du lendemain, alors que Fabienne Kabou regagne son domicile à Saint-Mandé (Val-de-Marne), des pêcheurs découvrent le corps de la fillette, morte noyée.
Très vite interpelée, Fabienne Kabou ne nie pas les faits, mais est incapable d'expliquer son geste macabre, autrement qu'en répétant que la mort de sa fille Adélaïde était "salvatrice". Elle explique avoir subi un sort maléfique jeté par ses tantes, la forçant à commettre le crime inconcevable. Une réponse difficilement audible dans un procès qui attend un jugement rationnel. Ce qui l'a poussé à tuer sa fille est sans réponse à ses yeux et espère trouver le responsable au cours de ses comparutions.
Étudiante en licence de philosophie à Paris, Fabienne Kabou éduquait parfaitement son enfant jusqu’alors, un accouchement solitaire dans le plus grand des secrets. Elle n'a d'ailleurs jamais déclaré Adélaïde à l'état civil. Après de nombreux diagnostics, les experts psychiatres et psychologues concluent à des hallucinations sonores et à des psychoses paranoïaques, dû à une maladie psychotique. Son discernement jugé "altéré" au moment des faits devient l'enjeu du procès en 2016.
Dans le film d'Alice Diop, la parole de l’accusée et l’écoute des témoignages au cours du procès fictif, font vaciller les certitudes de Rama, l'héroïne écrivaine, et interrogent notre propre jugement. De quoi sonder par la même occasion toute la fascination du public autour de cette affaire.
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