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Affaire Dominici : 70 ans après, le clan familial n'a pas livré tous ses secrets

PODCAST - "L'Heure du crime" explore l'affaire Dominici. En août 1952, un couple anglais et leur fille de dix ans, sont assassinés près d'une ferme des Basses-Alpes. La police porte ses soupçons sur les occupants de la ferme proche, les Dominici. Le patriarche est accusé par ces fils d'avoir perpétré le massacre.

Gaston Dominici, le premier jour de son procès le 17 novembre 1954.
Crédit : AFP
L'INTÉGRALE - Affaire Dominici : le tueur de la Grand Terre
00:43:11
Jean-Alphonse Richard - édité par Lucille Meriaux
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Le mardi 5 août 1952, à 7h15 du matin, deux gendarmes de la brigade de Forcalquier arrivent à moto à la Grand Terre, une grande ferme située à une vingtaine de kilomètres de Manosque. On leur a signalé une personne morte près de la route et des coups de feu pendant la nuit. Rapidement, ils découvrent une femme morte, gisant face contre terre, tachée de sang, et à quelques mètres, le cadavre d'un homme avec un lit de camp renversé sur lui.

L'adjudant contourne la voiture abandonnée sur place, portant une plaque d'immatriculation anglaise, lorsqu'un homme apparaît soudainement. Il s'agit de Gaston Dominici, 75 ans, propriétaire de la ferme, vêtu d'une veste et d'un pantalon de velours, coiffé d'un chapeau et arborant une grosse moustache.

Le patriarche a bien entendu des coups de feu et a pensé à des braconniers. Il mentionne une troisième victime, une petite fille, qu'il a retrouvée près d'un petit pont de pierre, le crâne fracassé.

Les premiers soupçons sur la famille Dominici

Les victimes sont des campeurs anglais, la famille Drummond de Nottingham : le père, Sir Jack Drummond, 61 ans, un scientifique et diététicien de renom, son épouse Anne, 45 ans, et leur fille Elizabeth, âgée de 10 ans.

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Dès les premières heures, les soupçons se portent sur la famille Dominici : le patriarche Gaston, son épouse Marie, surnommée "la Sardine", totalement muette, et deux des neuf enfants qui vivent toujours à la ferme, Gustave, 33 ans et Clovis, 47 ans. 

"Gustave va dire beaucoup de mensonges à la suite, ce qui en fait le suspect numéro un. Tout menait vers lui : le fait qu'il avait déplacé le corps, le fait qu'il avait entendu des cris alors qu'il disait ne pas les avoir entendus", raconte Caroline Halazy, co-réalisatrice d'une série sur le sujet, pour L'Heure du crime sur RTL.

Quinze mois après les meurtres, Gustave et Clovis Dominici sont placés en garde à vue. À la surprise générale, après 48 heures, Gustave, en larmes, avoue au commissaire que c'est son père qui a commis les meurtres. Son frère, d'abord hésitant, finit par confirmer les accusations. Il explique qu'un soir, en pleine dispute, leur père a avoué. Il aurait ordonné à toute la famille de se taire.

J'en ai tué trois, j'en tuerai bien une quatrième s'il le faut. Oui, c'est moi qui ai fait péter les Anglais.

Propos rapportés par Clovis, de son père Gaston Dominici

Le même soir, Gaston Dominici est également en garde à vue. Le commissaire se retrouve face à un mur. "Vous ne m'aurez pas", répète-t-il, l'œil malin. Mais après avoir vu les journaux relatant les accusations de ses fils qui le désignent comme l'assassin, il se met en colère. Il accuse sa femme de les avoir montés contre lui. 

"Je dois me sacrifier"

Plus tard, il confie à un policier parlant provençal, tout comme lui, que c'était un accident : il était sorti avec son fusil pour vérifier un éboulement, l'Anglais l'a pris pour un voleur, et il a tiré. Entre-temps, il modifie, mais réitère ses aveux au commissaire de Digne, expliquant cette fois qu'il voulait voir Anne Drummond se déshabiller, mais a été surpris par son mari, ce qui a déclenché la bagarre.


Devant le juge d’instruction, le père de famille se rétracte : "Je n'ai pas tué les Anglais. J’ai avoué parce que j’étais fatigué. Je voulais dormir." Il va ajouter sur le ton de la confidence : "Je fais tout ça pour la ferme et pour mes petits-enfants. Je suis le plus vieux de la famille, je dois me sacrifier. Je pense que vous avez compris." 

"Je pense que Gaston Dominici est coupable. Mais je ne serais pas du tout étonné que la mort de la petite Elizabeth ait été le résultat d'une "œuvre" commune. Le père de famille a lui-même mis en cause son fils et son petit-fils", avance Jean-Louis Vincent, ancien commissaire de police et auteur d’un ouvrage sur l’affaire. 

Après deux heures de délibération, Gaston Dominici est condamné à la peine de mort le 28 novembre 1954. En jetant un regard vers le banc où se tiennent ses fils Clovis et Gustave, il murmure : "Les salauds."

Les invités de "L'Heure du crime"

- Caroline Halazy, journaliste et coréalisatrice de la série : L’affaire Dominici : les mystères d’un triple crime, diffusée sur France.tv

 - Jean-Louis Vincent, ancien commissaire de police et auteur d’un ouvrage sur l’affaire : Affaire Dominici : la contre-enquête, publié aux éditions Vendémiaire. 



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