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La joggeuse Agathe Hilairet a été retrouvée morte le 4 mai 2025 dans un bois de la Vienne.
Crédit : Gendarmerie de Vivonne / AFP
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Jeudi 10 avril 2025, 15h20, les gendarmes de Vivonne, à une trentaine de kilomètres de Poitiers, sont appelés pour la disparition d'une jeune femme : Agathe Hilairet, 28 ans. Son père est très inquiet car sa fille n'est pas rentrée de son jogging. Il craint qu'il lui soit arrivé quelque chose.
Le lendemain, plus d'une centaine de gendarmes, un hélicoptère, des chiens et des hommes-grenouilles ratissent la campagne autour de Vivonne. Le périmètre de recherches est très étendu, pas moins de cent kilomètres carrés. Autant de routes et de chemins où Agathe Hilairet a l'habitude de courir. Le portable de la joggeuse a borné pour la dernière fois sur la commune de Voulon. Des chiens ont marqué à cet endroit un arrêt en bordure d'une petite route.
Dimanche 4 mai, le corps d'Agathe Hilairet est découvert, par un promeneur, dans un sous-bois, à la lisière de la zone de recherches. Le cadavre est en trop mauvais état pour déterminer tout de suite les causes de la mort. La montre connectée de la joggeuse est retrouvée à quelques dizaines de mètres.
Il ne fait guère de doute que la joggeuse a été attaquée. Mais par qui ? Après deux mois et demi d'expertises, la montre connectée d'Agathe Hilairet livre de précieuses informations. L'analyse donne le lieu précis où elle la portait pour la dernière fois. "La montre va apporter une compréhension de ce qui a pu se passer. Il y a eu une accélération du rythme cardiaque qui veut dire qu’elle a été interceptée, agressée et puis son cœur s’arrête d'un coup", indique le Général François Daoust, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Les policiers dénombrent 160 suspects potentiels. Plusieurs de ces individus, des hommes, sont inscrits au Fijais, le fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes. L'un d’eux intéresse particulièrement les enquêteurs. Il s'agit du dénommé Didier Laroche, 59 ans, inscrit au Fijais après deux condamnations pour deux viols et une agression sexuelle. Deux des victimes sont des femmes qui faisaient leur jogging. Laroche travaille dans une exploitation agricole de Celle-Lévescault, tout près de Vivonne.
Mercredi 10 septembre, quatre mois après la mort d'Agathe Hilairet, trois hommes sont interpellés à Vivonne pour des vérifications. Seul Didier Laroche, arrêté chez lui, est placé en garde à vue. Les enquêteurs perquisitionnent son logement puis saisissent sa voiture, une Renault Mégane. Une empreinte ADN d'Agathe Hilairet est découverte à bord. Didier Laroche reconnait son implication.
Le juge d'instruction de Poitiers, chargé du dossier Agathe Hilairet, et les enquêteurs découvrent le profil ultrasensible de Didier Laroche. Un criminel sexuel récidiviste. En 1989, il est âgé de 24 ans quand il tente de violer une femme dans le Puy-de-Dôme. Trois ans plus tard, sous la menace d'un couteau, il viole une femme qui fait son jogging. Il est condamné à douze ans de détention. À cause de sa carrure, ses codétenus et les gardiens le surnomment "Rambo". Après sa sortie, en 2001, il viole une quatrième victime. Agathe Hilairet est la cinquième.
Les habitants de Vivonne et les proches d'Agathe Hilairet ne s'attendaient pas à ces révélations. Ils ne savaient rien du passé de cet homme. "J’ai rencontré des gens abasourdis parce qu’il faut se rendre compte qu’il habite au pied de l’église, près d’une école élémentaire. On ne comprend pas comment un homme aussi lourdement condamné puisse sortir aussi vite", explique Christian Panvert, journaliste correspondant RTL à Tours et dans le Centre.
Didier Laroche est écroué dans un lieu gardé secret afin d'éviter toute action violente contre lui. Lors de son passage devant le juge d'instruction de Poitiers, il avait dit regretter son geste et déploré le fait de devoir retourner en prison. S'il est renvoyé devant une cour d'assises, il risquera la perpétuité. La famille d'Agathe Hilairet s'est tenue à l'écart des investigations et de la polémique sur le cas Didier Laroche.
- Christian Panvert, journaliste correspondant RTL à Tours et dans le Centre.
- Général François Daoust, ancien patron de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale. Directeur du Centre de Recherche de l’école des Officiers de la Gendarmerie Nationale.
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