Pour la première fois, la voix de Nicolas Sarkozy, ou plutôt celle de Paul Bismuth, a été diffusée dans l'enceinte du tribunal mardi 6 décembre au procès en appel des écoutes. L'ancien président avait emprunté ce nom pour ouvrir une deuxième ligne téléphonique et dialoguer avec son avocat, Thierry Herzog.
Les enregistrements captés par les enquêteurs se retrouvent désormais au cœur du procès pour "corruption et trafic d'influence". L'ancien chef de l'État a moyennement apprécié que soient diffusées ainsi publiquement des conversations qu'il estime privées. Il a écouté sa voix s'élever des haut-parleurs pendant une heure et demie : ses questions à ses avocats, leurs silences respectifs, ses promesses d'intervention à Monaco pour un poste pour leur ami le juge.
Nicolas Sarkozy, assis sur un fauteuil noir, croise et décroise ses jambes qui s'agitent. Il serre et desserre les lèvres, cherche à croiser des regards, croise et décroise ses bras. À la fin de la journée, alors que la présidente de la Cour d'appel est sur le point de suspendre l'audience, il vient à la barre pour dire qu'il n'était pas opposé à la diffusion de ces écoutes, mais quand même.
C'est toute ma stratégie de défense qui est écoutée par des magistrats
Nicolas Sarkozy
"Je croyais que le secret des conversations entre un avocat et son client existait", s'emballe-t-il. "On parle de Karachi, on parle de Betancourt. C'est toute ma stratégie de défense qui est écoutée par des magistrats. Je n'ai pas plus de droits que les autres, mais quand même".
Nicolas Sarkozy agite alors les bras. "On peut aussi écouter mes conversations avec mon médecin pour savoir ce que j'ai", poursuit l'ancien président. "J'ai été stupéfait, choqué. Je me suis dit qu'on regardait par le trou de la serrure".
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