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Affaire Christelle Maillery : aurait-on pu arrêter son assassin plus tôt ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur le meurtre de Christelle Maillery. En 1986, cette adolescente est retrouvée poignardée dans la cave d'un immeuble du Creusot, en Saône-et-Loire. Elle semble avoir été attaquée sans raison.

Jean-Pierre Mura attend dans la salle d'audience de Chalon-sur-Saône avant le début de son procès le 10 juin 2015.
Crédit : JEFF PACHOUD / AFP
L'INTÉGRALE - Affaire Christelle Maillery : le meurtrier oublié de la rue des Capucines
00:43:49
L'ENQUÊTE - Affaire Christelle Maillery : aurait-on pu arrêter son assassin plus tôt ?
00:12:08
Jean-Alphonse Richard & Julie Morisseau
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Jeudi 18 décembre 1986, Christelle Maillery, 16 ans, est découverte baignant dans son sang dans le local à vélo d'un immeuble du Creusot. Sur son corps, les légistes dénombrent 31 plaies causées par les coups profonds d'une lame de douze centimètres. Un mois plus tard, un couteau à cran d'arrêt, considéré comme l'arme du crime, est retrouvé au pied d'un arbre proche de la rue des Capucines.

Les policiers se demandent qui a pu s'en prendre à Christelle Maillery. Ils sont persuadés que l'assassin connaissait la victime. Les suspects se succèdent, tout comme les fausses pistes. Après quatre ans d'enquête, le juge d'instruction rend une ordonnance de non-lieu dans l'affaire Christelle Maillery. Le juge ordonne la destruction de l'ensemble des scellés.

En décembre 2003, la famille de Christelle Maillery, qui ne se résout pas à l'arrêt des investigations, engage un détective privé. Il rencontre Michel Bartolo, l'ancien petit ami de la victime. Ce dernier se souvient que trois ou quatre ans après le crime, le dénommé Jean-Pierre Mura lui avait avoué être l'assassin alors qu'il était ivre. Il lui avait proposé un dédommagement équivalent à 300 euros. 

Pourquoi ne pas l'avoir dénoncé plus tôt ? "Quand vient cette histoire d'aveux de Jean-Pierre Mura, il a un peu de mal à le croire parce que Mura était dépressif à l'époque, il était même alcoolisé donc ça ne paraît pas très sérieux, bien que Mura lui propose de l'indemniser, rapporte Thierry Dromard, journaliste qui a suivi les deux procès pour Le Journal de Saône-et-Loire.. Michel a aussi été secoué par les policiers, ça lui a laissé un mauvais souvenir. Donc non seulement il juge les aveux pas dignes de vérité et il craint les policiers." Pourtant, le profil de l'individu, 19 ans et marié à l'époque du crime, est intéressant : il est passionné de couteaux. 

Pas d'aveux, mais des indices

Dix-neuf ans après la mort de Christelle Maillery, le procureur de Chalon-sur-Saône rouvre le dossier. La personnalité de Jean-Pierre Mura est examinée : cet homme, désormais âgé de 38 ans, souffre depuis des années de troubles psychiatriques. Mardi 13 décembre 2011, Jean-Pierre Mura, 44 ans, est en garde à vue. 

Le couteau qui a tué Christelle Maillery a été détruit avec les autres scellés, mais grâce à une photo, l'enquêteur démontre que les traces d'affutage visibles sur la lame étaient les mêmes que celles présentes sur les autres couteaux possédés par Mura. Le suspect nie en bloc. Des témoins indiquent également qu'à chaque fin d'année, Mura évoque systématiquement l'assassinat. 

Mercredi 10 juin 2015, Jean-Pierre Mura, 47 ans, est devant la cour d'assises de Saône-et-Loire, à Chalon-sur-Saône. Il maintient qu'il "ne connaissait pas du tout Christelle Maillery". Christine, ex-belle-sœur de Jean-Pierre Mura, raconte que ce dernier faisait peur, y compris à sa propre mère. L'avocat général avance : "Dans cette affaire, les indices seuls ne suffisent pas, mais ensemble, ils prennent du sens, il n'y a plus coïncidence". 

"Avec le juge, on lui a dit qu'on allait prélever l'ADN sur le sol pour voir si on retrouvait le sien. Évidemment, il y avait très peu de chance que 30 ans après, on en retrouve. Mais je pense qu'il a eu peur qu'on retrouve son ADN, donc il nous a dit : 'Je suis venu uriner à cet endroit-là, quelques jours après qu'on a enlevé le corps', se souvient Me Didier Seban, avocat de Marie Pichon, la mère de Christelle Maillery. Et ça, ça a convaincu les jurés. Au fond, il voulait se prémunir qu'on retrouve son ADN à cet endroit-là."

Lors de son procès en appel, la cour exhume une lettre de l'accusé, adressée au procureur général. Il dit avoir appris que la victime se serait faite avorter un jour. "J'ai bien fait de lui couper la gueule à cette putain" est-il écrit. Phrase qui résonne comme un aveu. Il est condamné à vingt ans de prison.

L'invité de "L'Heure du crime"

- Me Didier Seban, avocat au barreau de Paris, avocat de Marie Pichon, la mère de Christelle Maillery.
- Thierry Dromard, journaliste qui a suivi les deux procès pour Le Journal de Saône-et-Loire.



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