- 13m55s
3 min de lecture
Image d'illustration
Crédit : Samuel Stey / Unsplash
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Lundi 14 novembre 1988, dans la matinée, la secrétaire du docteur Martin Cohen s'étonne de ne pas avoir de nouvelles de son patron. Le médecin dirige le Delaware State Hospital, établissement psychiatrique installé à Farnhurst. Il arrive toujours au bureau à 6h30 du matin. Mais là, le téléphone de son domicile sonne dans le vide.
Début d'après-midi, deux employés de l'hôpital se rendent chez le docteur Cohen à Hockessin. Ils pénètrent dans la maison. En haut de l'escalier, dans une chambre, le corps du docteur Martin Cohen, 58 ans, gît sur la moquette. Il est couvert de sang. Son crâne est défoncé. Il a reçu des coups de couteau. Au même étage, son épouse Ethel, 63 ans, est retrouvée face contre terre. Poignardée plusieurs fois au dos, à la gorge. Elle est quasiment décapitée.
"Ce qu’il y a d’insoutenable c’est la banalité de l’horreur. C’est l’horreur absolue qui surgit dans le contexte d’une petite famille américaine", estime David Cassan, journaliste indépendant, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Le grand absent de cette histoire est Charlie Cohen, le fils du couple assassiné. Ses empreintes apparaissent sur l'haltère de quatre kilos et demi qui a servi à défoncer la tête des parents. Ce n'est pas tout. Elles sont aussi retrouvées sur le couteau qui a frappé les victimes. Le tribunal du comté de New Castle décide de délivrer un mandat d'arrêt pour assassinats à l'encontre du fils unique de la famille.
La cavale sanglante continue. Samedi 25 février 1989, Los Angeles, les voisins de Conrad Lutz se demandent pourquoi il n'a pas ramassé le journal sur son paillasson. Avec le concierge, ils ouvrent sont appartement et découvrent le corps nu de Conrad Lutz, la poitrine ensanglantée. Les empreintes digitales de Charlie Cohen seront identifiées quelques jours plus tard.
En avril 1990, un agent de la Nouvelle-Orléans interpelle un jeune homme qui a refusé de payer son taxi. Il n'a pas de papiers mais dit s'appeler James McDowell. Durant ses six semaines de détention, il lit la Bible. Face au juge, il passe aux aveux.
"Mon vrai nom n'est pas James McDowell mais Charles Cohen. Je suis l'un des criminels les plus recherchés du pays. Je fais cette confession au nom de Jésus", souffle-t-il. Charlie Cohen confesse le double parricide, raconte cette nuit où il a commis l'irréparable puis énumère les villes américaines qu'il a traversées au cours de sa fugue.
Mercredi 12 février 1992, trois ans et demi après les crimes, Charlie Cohen, est devant la cour criminelle du Delaware, à Wilmington. Le psychiatre Gérald Cooke estime qu’il peut être jugé. Il l'a examiné à de nombreuses reprises. Selon lui, Charlie Cohen a suivi ses pulsions morbides et sadiques. Il a tué ses parents au terme de cinq années de dépression. Pour le médecin, le jeune homme présente une personnalité borderline et reste dangereux.
Charlie Cohen est soudainement très seul. Depuis la prison de Gander Hill, il attend son procès et écrit des lettres à ses deux tantes. Une certaine Diane, qu'il avait rencontré il y a quelques années dans une salle d'attente d'un hôpital rentre en contact avec lui. Elle devient sa visiteuse. "Son amoureuse de prison, Diane, est la seule personne sur laquelle il peut compter. Ses amis ont été trop choqués par les crimes, trop choqués par les circonstances", rappelle le journaliste David Cassan.
Jeudi 9 avril 1992, Charlie Cohen est de retour devant la cour du Delaware. Son état psychiatrique est au cœur des débats. Ses avocats plaident la maladie mentale, afin de lui éviter la peine de mort. Les experts psychiatres hésitent entre un homme dérangé qui simulerait la folie ou un authentique malade. Le 27 avril, le psychiatre David Raskin est appelé à témoigner. Contrairement à ses confrères, il présente le jeune homme comme "schizophrène paranoïde et dépressif". Trois jours plus tard, le condamné, tout sourire, quitte la salle d'audience. Il a écopé d'une peine de prison à vie et ne sera pas exécuté.
- David Cassan, journaliste indépendant. Auteur du livre La fugue sanglante de Charlie Cohen, publié aux éditions 10/18, en partenariat avec le magazine Society. Disponible en librairie.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte