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Affaire Carole Prin : qu'est-il arrivé à la disparue du cinéma ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire Carole Prin. Cette femme, sur le point d'accoucher, a disparu à Strasbourg en mai 1995. Son compagnon, le très secret Roland Moog, projectionniste dans un cinéma, attire l'attention.

Carole Prin
Crédit : DSK / AFP
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Jean-Alphonse Richard - édité par Lucille Meriaux
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Mercredi 17 mai 1995, en début de soirée, Roland Moog, reçoit un coup de fil de sa compagne, Carole Prin, enceinte de neuf mois. Elle a des contractions toutes les deux minutes. Elle lui dit qu'elle part en voiture à la clinique. Il se fait remplacer par une collègue à son poste de projectionniste au cinéma. L'homme part récupérer le sac de maternité et file vers 23h00 à la clinique. Mais Carole n'y est pas. Elle a disparu.  

Six mois après la disparition, Roland Moog est entendu par la police. "Carole n'avait aucune raison de partir", répète-t-il. Tous deux étaient heureux d’avoir un bébé. Un garçon qui devait être prénommé Guillaume. Très vite, les enquêteurs remarquent que le projectionniste a un goût marqué pour le secret. 

"Il est un garçon qui a 40 ans qui n'a rien de particulier, ni sur son physique, ni sur son mode de vie. Il est opérateur au cinéma Star à Strasbourg. Il a tout de même un fort cloisonnement dans sa vie, y compris sa vie privée. À tel point qu'il a deux enfants d'une première union, ce dont ses propres parents ne sont pas au courant", se souvient Maître Éric Braun, l'un des avocats de Roland Moog. 

Le corps était dans une malle

Mercredi 24 mars 1999, trois mois après la mise en examen de Roland Moog, son frère jumeau Daniel se présente à la gendarmerie de Strasbourg. Il raconte avoir retrouvé ce qu'il pense être le cadavre de Carole Prin. Il a fait cette macabre découverte quatre jours plus tôt avec un ami. Ils déménageaient des affaires de Roland, entreposées depuis des mois dans un garage. 

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Il y a une commode, des cartons de vêtements et une lourde malle. Ils sont partis pour la déchetterie, mais ont trouvé porte close. Par curiosité, ils ont alors forcé la malle, fermée par un cadenas. À l'intérieur se trouve un corps de femme nue en putréfaction. Le squelette de 1m56, porteur d'un fœtus d'une cinquantaine de centimètres, est bien celui de Carole Prin. Le crâne porte un impact de tir d'arme à feu. 

Roland Moog insaisissable, raconte une histoire puis une autre. Cinq ans plus tard, il change de version sur la mort de Carole Prin. Le 16 mai 1995, elle est venue le voir au cinéma. Elle était remontée contre lui. Elle lui reprochait ses absences, son indisponibilité alors qu'elle allait accoucher. Elle affirmait qu'il ne faisait aucun effort pour trouver un nouvel appartement. Ils sont allés dans la cave du cinéma dans lequel ils travaillaient pour mesurer la fameuse armoire qu'ils voulaient transformer. Elle lui a fait de nouveaux reproches.

Puisque c'est comme ça, à la limite j'accoucherais seule, et c'est tout !

Carole Prin

Carole lui a alors tourné les talons pour se diriger vers l'escalier et la sortie. Il a pris le révolver avec lequel il s'entraînait dans la cave. "J'ai relevé le chien et j'ai fait feu", dit-il. Selon lui, Carole Prin est tombée face contre terre, morte. 

"Il lui était quasiment impossible, avec la survenue de ce troisième enfant, de continuer à dissimiler des pans de sa vie. En réalité, il était piégé. Selon ce que dit le psychiatre, si elle a dit, comme lui le raconte, 'maintenant, je vais accoucher seule, je m'en vais', ça lui aurait été bénéfique. Donc la question du mobile est floue", souligne Guillaume Tion, auteur du livre La disparue du cinéma, au micro de L'Heure du crime pour RTL. 

Six ans plus tard, il est jugé. L'avocat général évoque "une exécution froide". Selon lui, "Moog voulait rester maître de sa destinée, une femme et un bébé auraient été plus qu'il ne pouvait en supporter". Les avocats de l'accusé le présentent comme un grand manipulateur qui a accumulé les invraisemblances et les erreurs. Roland Moog est condamné à 25 ans de prison, assortis de quinze ans de peine de sûreté.

Les invités de "L'Heure du Crime"

- Guillaume Tion, journaliste, responsable adjoint des pages société à Libération. Il est l'auteur du livre La disparue du cinéma, publié aux éditions 10/18 collection True Crime France. 

 - Maître Éric Braun, avocat au barreau de Strasbourg et l'un des avocats de Roland Moog. 

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