Affaire Carole Prin : comment son compagnon a dissimulé son meurtre pendant près de 5 ans

PODCAST - Le 16 mai 1995, Roland Moog tue Carole Prin, sa compagne enceinte. Pendant cinq ans, ce projectionniste de cinéma va brouiller les pistes de ce crime épouvantable.

Roland Moog (C) arrive en compagnie de son avocat Eric Braun (D), le 27 novembre 2001 dans la salle d'audience du tribunal de Strasbourg où il comparaît pour le meurtre en 1995 de son amie Carole Prin, enceinte de neuf mois.

Crédit : FRANCK FIFE / AFP

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Roland Moog a réussi à faire planer le mensonge pendant des années. Presque cinq années de diversions, de déclarations confuses, et de délégations répétées destinées à occulter son crime : l'assassinat de sa compagne enceinte, Carole Prin. Pour dissimuler son acte barbare, le projectionniste de cinéma a ainsi imaginé un scénario machiavélique au terme duquel personne ne pourrait la retrouver.

Tout commence le 17 mai 1995. Ce soir-là, l'homme reçoit un appel. Au bout du fil, Carole, sa conjointe, le prévient de son accouchement proche. Agité, l'homme tente de se rendre à la clinique dans laquelle elle prétend être. En vain. Le nom de Carole Prin ne figure pas sur la liste des personnes admises.

Roland Moog épluche les numéros d'hôpitaux, et sillonne les rues de Strasbourg à la recherche de sa compagne. Plus troublant encore, il a retrouvé sa voiture, garée dans une rue adjacente à leur domicile. Dans L'Heure du Crime, Me Eric Braun, l'avocat de Roland Moog, revient sur cette disparition hors norme. "De mémoire policière, en France, on n'a jamais eu une femme qui disparaisse le jour de son accouchement."

À écouter

L'INTÉGRALE - L'affaire Roland Moog : un meurtre presque parfait

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Dans l'appartement du couple, aucun désordre n'est constaté. Le carnet de maternité est là. Il manque le sac à main de Carole et son trousseau de clés. Les policiers penchent pour un départ volontaire, mais une question persiste : pourquoi aurait-elle téléphoné pour dire qu'elle partait à la clinique ?

Pendant des années, l'enquête piétine malgré les versions contradictoires de Roland Moog, qui va jusqu'à témoigner dans une émission d'appel à témoins diffusée sur TF1. "Le policier avait le sentiment que Roland Moog y était pour quelque chose. Les gendarmes avec d'autres méthodes sont arrivés à la même conclusion, mais plutôt au motif qu'il n'y avait pas d'autres explications possibles. Mais pour autant, il n'y avait rien", poursuit l'avocat.

Rien, jusqu'à ce jour de mars 1999, lorsque le frère jumeau du suspect se présente dans le cabinet du juge d'instruction. Quatre jours auparavant, il est venu débarrasser un box prêté à Roland. Missionné de débarrasser des affaires, il a été intrigué par une malle fermée par un cadenas. À l'intérieur, une couverture et des sacs-poubelles ont laissé entrevoir des restes humains.

Les experts sont formels : il s'agit des ossements de Carole Prin et de son bébé sur le point de naître. À ce moment, les soupçons se confirment sur l'implication de Roland Moog dans la mort de sa compagne. Mais jusqu'où est-il prêt à aller pour nier son crime ?

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