A69 : "On a perdu notre maison pour rien", déplore Alexandra, relogée après la démolition de son domicile

La justice a mis un coup d'arrêt cette semaine au chantier de l'A69. L'autorisation environnementale a été annulée, c'est une première pour une autoroute de cette envergure en France et un revers pour l'État qui fait appel.

Au-delà de la victoire des opposants, au-delà de l'inquiétude des ouvriers du chantier qui se retrouvent sans travail, on a voulu vous faire entendre une autre voix, celle des 820 habitants de la région qui ont été expropriés à cause de ce chantier. Des gens qui ont déménagé, parfois pour des appartements plus petits, et qui apprennent aujourd'hui qu'ils auraient peut-être pu garder leur maison.

Pour Alexandra, le mal est fait : sa vie d'avant et sa maison ne sont plus là. Depuis six mois, elle vit dans un appartement à une demi-heure de Toulouse de 76 m2 qu'elle partage avec son fils de quatre ans, ses deux chiens et ses trois chats. "J'avais une maison de 360 m2 et un jardin de 8.000 m2. Je n'ai plus tous mes animaux", regrette-t-elle.

Relogement et 20.000 euros de dédommagement

Résignée après un an de lutte, Alexandra qui était locataire accepte une offre de relogement et 20.000 euros de dédommagement. Quand elle a appris l'arrêt du chantier, elle s'est écroulée : "Je me suis mise à pleurer de colère. On a perdu notre maison pour rien, ils ont détruit tous nos arbres pour rien", déclare cette amoureuse de la nature.

Alexandra avait accueilli des zadistes et des militants écologistes opposés au projet. "Ce sont des héros. Leur boulot a payé et maintenant, la justice montre que leur combat était juste", assure-t-elle. Elle n'est jamais retournée sur ces lieux où elle a vécu onze ans, elle en est incapable.

Sur place, la maison est rasée, les arbres sont arrachés. Il ne reste qu'une étendue de terre et des engins de chantier à l'arrêt.