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Visite de Trump en Corée du Nord : un moment parfaitement "trumpien"

Donald Trump a fait quelques pas dimanche 30 juin en Corée du Nord en compagnie de Kim Jong Un qui avait accepté son invitation de dernière minute à venir lui serrer la main à la frontière des deux Corées.

Donald Trump et Kim Jong Un à la frontière entre les deux Corées le 30 juin 2019
Donald Trump et Kim Jong Un à la frontière entre les deux Corées le 30 juin 2019
Crédit : Brendan Smialowski / AFP
Corée du Nord : la visite de Trump vue depuis les États-Unis
00:03:10
Philippe Corbé
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Comment a été perçue aux États-Unis la photo entre Trump et Kim Jong-Un à la frontière nord-coréenne ? Un moment historique. La dernière fois que Donald Trump est venu dans la péninsule, en 2017, j’avais été pour RTL précisément à cet endroit là, ces baraquements bleus qui marquent la frontière de la Corée du Nord. 

À l’époque Donald Trump promettait "le feu et la fureur" au dictateur nord coréen qu’il surnommait "Rocket Man" à la tribune de l’ONU. Il était difficile d’imaginer qu’ils se rencontreraient à trois reprises en un an, dont une fois à cet endroit, ce vestige de la guerre froide. 

On ne peut pas minimiser le caractère historique de ces quelques pas d’un président américain dans cette dictature fermée, alors que les deux Corées sont toujours officiellement en guerre, aucun accord de paix n’a été signé depuis la fin des affrontements en 1953. 

Une réussite de politique intérieure

Même si ici beaucoup d’observateurs soulignent que c’est surtout une réussite de politique intérieure, alors que la campagne présidentielle 2020 débute, pour deux raisons. D’abord c’était un moment parfaitement "trumpien". Un coup personnel, avec un tweet du président (même si on sait maintenant que les négociations étaient en cours depuis plusieurs jours). Puis un suspense organisé, est-ce que Kim va venir ou pas ? Et finalement, roulement de tambour, une image étonnante, comme sait parfaitement les mettre en scène l’ancien présentateur de télé réalité. 

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Deuxième raison, même si la présidentielle ne se jouera pas sur la politique étrangère, Donald Trump a besoin d’étoffer sa crédibilité diplomatique. Il s’est vanté d’être le meilleur négociateur du monde, le faiseur de "deal" comme il dit. "Deal", c’est le mot clé du vocabulaire "trumpien" depuis les années 80. Il menace l’adversaire, puis relâche finalement la pression pour négocier, en espérant un meilleur "deal". Sur des sujets différents, c’est ce qu’il essaye de faire avec la Chine, l’Iran…

Mais au bout du compte, il a besoin d’un deal dont il peut se vanter. Sauf que dans cette négociation avec Kim Jong Un, malgré les moments historiques, les lettres chaleureuses échangées entre les dirigeants qui disent qu’ils sont amis, et bien ça ne mène nulle part. Leurs deux sommets se sont conclus par un échec.

Pourquoi ça bloque ?

L’Amérique cherche à obtenir la dénucléarisation de la Corée du Nord. Celle ci veut faire lever des sanctions économiques. Or Washington les maintient tant que Pyongyang ne renonce pas à son programme nucléaire.Mais pourquoi Kim renoncerait-il à son arsenal nucléaire qui a lui permis de décrocher ce que ni son père ni son grand père n’avaient réussi à obtenir des présidents américains successifs depuis Eisenhower ? 

C’est à dire que le chef de la première puissance du monde considère le dictateur de ce petit état stalinien comme un interlocuteur, au point de venir lui rendre visite dans son pays, ne serait ce que pour faire quelques pas. Donald Trump fait un pari, que cette photo historique servira d’électrochoc pour relancer le processus.