Le procès au civil contre Donald Trump à New York, accusé de viol et diffamation par E. Jean Carroll, une ancienne journaliste, touche à sa fin. Alors que l'ancien président américain ne s'est pas présenté à la barre, une vidéo rendue publique par la presse vendredi 5 mai a permis d'entendre sa déposition.
Enregistrée comme l'exige la procédure en octobre 2022, cette séquence de 48 minutes montre le milliardaire se défendre face à l'avocate d'E. Jean Carroll, Roberta Kaplan. Donald Trump, cravate bleue et chemise blanche sous une veste foncée, se défend donc, parfois sur un ton véhément, répondant aux questions de l'avocate de la plaignante. Des extraits de cette vidéo, cités par l'AFP, ont été diffusés au cours des débats.
Roberta Kaplan a notamment rappelé à Donald Trump ses propos tenus sur les femmes, selon lesquels il pouvait les "attraper" par les parties génitales. "C'est vrai pour les célébrités", a réaffirmé l'ancien président, confirmant qu'il se considère lui-même comme une star. Sur un autre extrait relayé sur Twitter, le Républicain confond E. Jean Carroll, à ses côtés sur une photo, avec son épouse de l'époque, Marla Maples.
Or, cette confusion en dit long pour l'avocate de l'ex-journaliste : "M. Trump a désigné Mme Carroll, la femme qui n'est soi-disant pas son type [comme son épouse, Ndlr]", a-t-elle fait remarquer lors de l'audience. L'un des arguments avancé par l'homme d'affaires pour nier la version de son accusatrice est en effet qu'il n'était pas attiré par elle.
L'ancienne chroniqueuse du magazine Elle accuse le magnat de l'immobilier de l'avoir violée dans une cabine d'essayage du rayon lingerie d'un grand magasin de luxe de New York, Bergdorf Goodman, au printemps 1996.
Ce lundi 8 mai, la plaignante et ses avocats ont dû faire face à la plaidoirie de la défense et à une contre-attaque de Joe Tacopina, l'un des conseils de l'ancien président américain, pointant des incohérences dans le récit de E. Jean Carroll et l'absence de preuves matérielles - aucun témoin oculaire n'a pu voir le milliardaire et la journaliste dans le magasin, désert au moment des faits selon la plaignante.
Après ces dernières plaidoiries des deux camps, longues et combatives, un jury de neuf citoyens devra décider à partir de ce mardi 9 mai, si le milliardaire doit payer des dommages et intérêts à E. Jean Carroll. Une condamnation qui, bien qu'au civil, s'ajouterait aux autres ennuis judiciaires de l'ancien président, à nouveau candidat pour la Maison Blanche en 2024.