New York : un cheval s'écroule sous la chaleur et meurt en pleine ville

Les fiacres, ces calèches tractées par un cheval, vont-elles finir par disparaître dans les rues new-yorkaises ? Après le drame qui s'est déroulé en pleine rue de Manhattan, la question se pose sérieusement. Un jument âgée de 15 ans s'est écroulée sur le bitume, mardi 5 août.

Sous la chaleur (28 degrés) et la fatigue, elle a succombé quelques instants plus tard. Cette terrible scène, filmée, a été relayée sur les réseaux sociaux par l'association de défense animale PETA (People for the Ethical Treatment of Animals). D’après des témoins sur place, l’animal s'est bien effondré alors qu'il tirait une calèche pour touristes, en plein centre-ville de New-York.

Cette vidéo, qui a provoqué l'indignation des internautes, fait ressurgir un problème qui avait déjà fait couler beaucoup d'encre aux Etats-Unis. Il y a presque trois ans, un cheval appelé Ryder avait fait un malaise alors que lui aussi tractait une calèche. Le conducteur était alors descendu, avait tenté de redresser l'animal. Ne parvenant pas à le faire bouger, il l'avait alors laissé sur la chaussée.

Après ce nouveau drame équin, l’association de défense des droits des animaux dénonce "la réalité des calèches tirées par des chevaux" et rappelle qu'ils "sont contraints de tirer de lourdes charges dans les rues encombrées des villes, d’inhaler les gaz d’échappement et de supporter des conditions météorologiques extrêmes".

"Les chevaux, comme les gens, meurent parfois", se défend une conductrice de calèche

Dès le lendemain du décès de Lady, une manifestation s’est tenue devant une écurie de calèches dans le centre de Manhattan. L’organisation de défense des animaux NYCLASS a dénoncé les conditions de travail abusives de ces équidés et accusé la mairie de protéger les intérêts de cette célèbre activité touristique. Une personne, portant un masque de cheval, s'est alors couchée sur le bitume, reprenant la place de la jument la veille.

Poussée par cet élan populaire, la municipalité a assuré examiner "de près cet incident". De son côté, le syndicat des cochers assure que les animaux passent des examens vétérinaires annuels et sont soumis à des règles strictes, notamment en cas de fortes températures. Des mesures jugées toutefois "insuffisantes et dépassées" par les opposants. New York compte encore aujourd'hui près de 130 cochers, qui se partagent 68 permis et quelque 200 chevaux abrités dans des écuries municipales.

"Nous travaillons toujours à assurer la sécurité et la santé de tous les New-Yorkais, y compris celles des animaux", a réagi Christina Hansen, conductrice de calèche et porte-parole de la profession, après le décès de la jument, ajoutant pour la défense de sa profession : "Les chevaux, comme les gens, meurent parfois". Les défenseurs des animaux, eux, évoquent plutôt de mauvaises conditions de travail, avec des chevaux qui souffrent de malnutrition et de déshydratation.